Décès de Zbigniew Brzezinski, naturalisé américain pour mieux soumettre les Etats-Unis au gouvernement mondial

Zbigniew Brzezinski Etats Unis gouvernement mondial
 
L’oligarchie globaliste pleure l’un de ses pères. Le décès de Zbigniew Brzezinski, 89 ans, dans un hôpital de Falls Church en Virginie, à deux pas de Washington DC, fait entrer dans l’histoire l’un des acteurs clé de la post-modernité, formaté à la fois par sa répulsion-attraction de l’internationalisme communiste et par sa fascination pour l’utopie mondialiste techno-marchande.
 
Penseur de la marche vers un gouvernement mondial, Brzezinski, né à Varsovie en 1928, enfant d’un diplomate polonais, acquit la citoyenneté américaine en 1958 après avoir étudié à l’université McGill de Montréal où il rédigea une thèse sur les nationalités constituant l’Union soviétique, puis à Harvard. Son père Tadeusz étant en poste au Canada en 1939, la famille fut expatriée de facto. Zbigniew Brzezinski épousa Emilie-Anne Benes, nièce du président de la première république, maçonnique, de Tchécoslovaquie, Edvard Benes. Marqué par la double invasion de la Pologne en 1939 puis sa mise sous tutelle par l’URSS en 1945, Zbigniew Brzezinski en déduisit que « la majeure partie des enjeux politique mondiaux relève d’un combat fondamental » (entretien pour al-Jazeera, 2010). Par « combat fondamental » il entendait la construction d’un gouvernement mondial.
 

Brzezinski, cofondateur de la Trilatérale, confessait une sympathie certaine pour le marxisme

 
Zbigniew Brzezinski était un personnage ambigu. Tout en dénonçant les perversions du communisme tel que pratiqué en Union soviétique, il confessait sa sympathie pour l’idéologie marxiste, trait qu’on retrouve chez nombre de politiciens occidentaux. Les internationalismes se nourrissent aux sources communes du sécularisme matérialiste et, derrière leur volonté émancipatrice, finissent en tyrannies.
 
En 1970, sept ans avant de devenir le conseiller national à la sécurité du président démocrate et iréniste Jimmy Carter, Brzezinski publia Between Two Ages (traduit en français sous le titre La révolution technétronique, Calmann-Lévy, 1971), véritable manuel pour un gouvernement mondial. L’ouvrage devint la référence des globalistes de la Commission Trilatérale, fondée en 1973 par le milliardaire David Rockefeller et dont Brzezinski fut, en toute logique, le premier directeur. La Trilatérale réunit quelque quatre cents représentants de gouvernements issus des trois zones Europe, Amérique, Asie-Pacifique, d’où son nom. Elle fut constituée à l’initiative du Groupe Bilderberg et du Council for Foreign Relations (CFR) américain, couveuses de la mondialisation et dont notre homme était membre. La Trilatérale vise à coordonner les politiques économiques, libre-échangistes et la division internationale du travail de cette « triade » au symbole éminemment maçonnique.
 

A peine naturalisé, Zbigniew Brzezinski vilipendait les « carences chroniques » des Etats-Unis

 
Dans cet ouvrage écrit alors qu’il n’était citoyen américain que depuis douze ans, Brzezinski s’en prenait déjà à son nouveau pays : « Les œillères qui ont rendu l’Amérique incapable d’admettre ses insuffisances ont enfin été arrachées et la douloureuse prise de conscience de ses carences chroniques ont été mises en évidence par l’accélération et l’intensité du changement. En un mot, l’Amérique subit une nouvelle révolution, dont les caractéristiques propres sont à la fois d’optimiser ses potentiels et de révéler ses obsolescences. »
 
Derrière son sabir technocratique, deux points forts : le mépris affiché pour les « carences chroniques » de son nouveau pays, mais aussi une haute opinion des « victoires » et des « réalisations » du monde marxiste. Dont voici une illustration : « Voici pourquoi le marxisme représente une étape vitale et créative dans la gestation d’une vision universelle de l’homme. Le marxisme est tout à la fois une victoire de l’homme extérieur, actif, sur l’homme intérieur, passif, et une victoire de la raison sur la foi : il souligne la capacité humaine à créer sa destinée matérielle – finie, et définie comme seule réalité humaine – et postule l’absolue capacité de l’homme à comprendre sa réalité comme point de départ de ses entreprises pour donner forme à cette réalité. » Ces phrases, d’un anthropocentrisme et d’un constructivisme frénétiques aux relents radicalement anti-chrétiens, évoquent à la fois les propos d’une planche maçonnique de « haut » grade et les envolées suprémacistes de Triumph des Willens.
 

Objectif de Brzezinski : « Crée un réseau d’affaires international » pour la « réconciliation » Est-Ouest (et le gouvernement mondial)

 
Nouvelle illustration, s’il en fallait, de la complicité foncière entre les divers internationalismes matérialistes, Brzezinski enchaîne sur la nécessité de construire « un conseil de coopération globale » unissant Etats-Unis, Japon et Europe. Ces dernières années, les successeurs de Brzezinski y ont ajouté la Chine. Pour lui, cet organe « traitant de stratégie politique », « réunira les dirigeants des Etats partageant des aspirations communes et les problèmes de la modernité ». « Si cet objectif consistant à créer une communauté des nations développées est moins ambitieux que celui d’un gouvernement mondial, il est plus aisément réalisable », analyse-t-il. D’autant qu’il permettait, dans la vision de l’époque – avant la chute du rideau de fer –, de « créer un réseau d’affaires international qui n’exploiterait par les divisions (Est-Ouest) mais bien plutôt qui préserverait et même créerait des opportunités de réconciliation ». Une décennie plus tard, la mutation volontaire du communisme russe en libéralisme occidentalo-compatible et de sa nomenklatura en oligarchie des affaires, illustreront la sagacité de Brzezinski et la puissance des organisations occultes dont il était l’un des penseurs-clés.
 
Face à cette entreprise mue par les colossaux intérêts des multinationales industrielles et bancaires, les « non » à la constitution européenne, le Brexit, l’élection de Donald Trump, illustrent la résistance des peuples pour protéger leurs richesses immatérielles. Aux Etats-Unis, elle est entre autres nourrie par la John Birch Society, une structure de réflexion et d’action qui s’oppose aux menées globalistes depuis 1958… l’année durant laquelle le jeune Brzezinski sollicita sa naturalisation aux Etats-Unis.
 

Matthieu Lenoir