COMEDIE DRAMATIQUE
Une jeune Française, qui se croit artiste, comme sa mère, et peut-être davantage, entend percer en proposant des courts métrages.
Elle a renoncé à ses monochromes à la Soulage pour exploiter une autre imposture ; elle saisit, spontanées, instantanées, les impressions des gens qu’elle rencontre, avec une mini-caméra archaïque.
L’héroïne de Swim little fish swim est interprétée par Lola Benassis, faux-sosie de la désormais célèbre Julie Gayet. Les acteurs, inconnus, jouent ce qu’ils sont. L’action se passe à New-York, dans le milieu des bourgeois-bohême locaux : se reconnaissant dans le miroir, leurs homologues ont hurlé au chef d’œuvre…
Swim little fish swim, au fil de l’eau
On en est loin.
Cependant, Swim little fish swim ose le montrer, les illusions que ce micro-milieu cultive s’effondrent face aux réalités. Sans condamnation explicite, la morale reste sous-jacente. Il faut bien vivre, et les tirades mi-marxisantes mi-hindouistes, en un cocktail comique, ne mènent à rien.
Paris et New-York communient dans la même impuissance fatiguée devant la réalité (il n’est pas indifférent que le titre français de ce film français soit en anglais). Swim little fish swim propose une intéressante galerie de portraits. L’aspect documentaire intéresse.
Quelques scènes triviales, inutiles, affaiblissent le propos.
L’action est douceâtre, mais on ne passe pas un mauvais moment.