L’organisation de veille pro-famille auprès de l’ONU, C-FAM, dénonce le silence des nations alors qu’à la demande du secrétaire général des Nations unies, une initiative poussant à la légalisation de l’avortement dans les zones de conflit fait son chemin.
La directive de Ban Ki-moon, présentée vendredi dernier aux pays membres lors d’une réunion à New York, constitue une première. Jamais auparavant le Secrétaire général n’avait ouvertement demandé aux cadres et responsables de l’ONU de promouvoir l’avortement, même si plusieurs agences de l’organisation font pression sur les pays membres en assurant que l’avortement est un « droit des femmes ».
C-Fam observe que le terme lui-même n’a pas été utilisé au cours de cette réunion visant à fixer les règles de l’ONU relatives à la réparation des violences sexuelles dans les zones de conflit. Mais il était bien dans le document de travail, qui parle de « mesure législative requise pour assurer aux femmes et aux jeunes filles enceintes des suites d’un viol la possibilité d’obtenir un avortement sûr et légal ».
L’humanitaire, prétexte dans les zones de conflit
Sans qualifier l’avortement de « droit » dans le cadre des réparations des violences sexuelles, sans non plus parler d’obligation légale imposée à tous les pays membres au nom des droits de l’homme, comme le note Stefano Gennarini pour C-Fam, la directive utilise les situations tragiques dans les zones de conflit ou de post-conflit en vue d’atteindre un objectif plus large. Il s’agit d’enfoncer un coin dans le droit international à l’heure où aucun traité, aucune déclaration de droits fondamentaux ou instrument international ne permet de qualifier l’avortement de « droit ».
Une directive de ce type n’a certes pas de valeur contraignante, mais son existence, sa source et le mutisme des représentants des pays qui ont assisté à sa présentation la rendent utilisable pour justifier les pressions indues en vue d’une reconnaissance internationale et universelle de l’avortement comme « droit humain ».
Phumzile Mlambo, présidente de l’agence ONU-Femmes, l’a laissé entendre en mettant l’accent sur la section du document soumis par le Secrétaire général contenant la recommandation de légaliser l’avortement dans les zones de conflit en la plaçant dans le contexte de la lutte pour « l’égalité de genre », qui dépasse très largement le cadre des zones de conflit.
L’ONU et l’avortement « droit humain »
Présent à la réunion de vendredi dernier, Stefano Gennarini raconte la nervosité des fonctionnaires onusiens qui ont présenté le document, leurs regards furtifs et leur inquiétude visible à l’idée qu’il pourrait être contesté. La contestation n’a pas eu lieu. Mais selon certaines sources qui s’en sont ouvertes à C-Fam, plusieurs pays ont réagi de manière non publique auprès de Ban Ki-moon. Des pays membres d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie préparent actuellement une mise en garde commune contre ces ingérences dans leur souveraineté, selon l’organisme de veille catholique.
Le lobby de l’avortement fait pression depuis de longues années pour faire reconnaître l’avortement comme un « droit humain » : cela permettrait d’obliger tous les pays qui prétendent avoir voix au chapitre dans le concert des nations de le légaliser, de manière de plus en plus large, et de contrer le droit à l’objection de conscience.