FANTASTIQUE Si je reste Cinéma ♠

si je resteSi je reste est présenté par la réclame comme un conte fantastique. Ce qu’il est dans une certaine mesure. Une jeune fille dans le coma, qui accompagne son corps souffrant comme esprit spectral invisible aux vivants, doit choisir entre quitter ce monde, rejoindre ses parents et son frère morts, ou rester parmi les vivants. Au moins l’immortalité de l’âme est reconnue. La vie de la demoiselle est reconstituée au cours du film. Elle avait de gentils parents, grands-parents, amis… Ainsi qu’un « fiancé » de rêve, selon les critères des demoiselles de 12-13 ans, leader d’un groupe de jeunes rockers, à la fois fort et délicat malgré quelques disputes – réalisme oblige. Prévenons les toutes jeunes filles qu’un tel adolescent masculin n’existe pas dans le monde réel.
 
Les valeurs de la famille, unie, aimante, une vraie famille avec deux vrais parents de sexes complémentaires, sont exaltées. Il manque seulement l’éducation religieuse. La vision de la sexualité des adolescents est celle du jour, même sans image trop explicite. Si les intentions du film sont plutôt bonnes, elles sont loin d’être parfaites.
 
Le travail du violoncelle, instrument exigeant, intéresse quelque peu, brièvement, contrairement au rock local de Portland (Oregon), autre grand thème, évidemment laid. La réalisation, affligeante, beaucoup trop lente, incapable de s’appuyer sur le scénario, est ratée. L’actrice principale, Mlle Moretz, talentueuse par ailleurs, mal dirigée, développe un jeu régressif et niais. Son expression se résume à trois variantes : l’effroi, la bouderie, le sourire timide. On s’en lasse vite.
 
Si je reste restera dans l’histoire comme une nunucherie larmoyante d’anthologie. Au point que la salle en vient à en rire aux ultimes péripéties du film, supposées émouvantes. Il y aurait eu matière peut-être à un court-métrage sympathique – encore aurait-il fallu du talent.