A droite, Nicolas Sarkozy semble désormais faire l’unanimité. Contre lui. A croire que l’UMP, dans sa grande majorité, en a peur. Il est vrai que l’ancien président de la République ne fait pas dans la demi-mesure : il veut, tout simplement, supprimer les courants qui, pour l’heure, coexistent au sein du grand parti de droite, et qu’il soupçonne de la diviser : « On n’a trop souffert des chapelles depuis 2012. » Il ne veut donc plus voir qu’une seule tête : la sienne.
L’idée n’est pas très neuve, puisque Nicolas Sarkozy l’assène, depuis plusieurs mois, aussi bien en privé qu’à l’occasion de ses réunions publiques : « Je ne veux plus de la droite molle, de la droite forte, de la droite sociale, la droite ceci ou cela… »
Pour autant, il n’entend pas supprimer l’expression de ces diverses tendances, mais les unifier. « Je ne choisirai personne parce qu’il est “sarkozyste”, “juppéiste ”ou “filloniste”. Je choisirai des hommes et des femmes qui ont envie de diriger une formation républicaine », assure-t-il.
Nicolas Sarkozy, ou personne !
En clair, en très clair, plus de « considérations personnelles », plus de chapelles, plus de courants, dont les partisans de l’ancien chef de l’Etat assurent d’ailleurs, au grand dam de certains de leurs amis, qu’ils n’ont jamais fonctionné, mais un retour à la culture gaullienne du chef : les autres et moi. Ou plutôt : moi ! … et les autres.
Les responsables visés tirent d’ailleurs, depuis que Nicolas Sarkozy a passé la vitesse supérieure, des mines de déterrés, et cherchent comment transformer ces courants condamnés, à plus ou moins brève échéance, en association ou club de réflexion. Par « devoir vis-à-vis des militants », bien sûr.
Il n’y a, en définitive, que Laurent Wauquiez pour avoir d’ores et déjà enterré sa Droite sociale. Pas par pure abnégation. Car il semble que, dans l’entourage de l’ancien président, on le verrait bien secrétaire général du parti. Ça aide sans doute…
La peur des petits chefs de l’UMP
Et cette manière qu’a Nicolas Sarkozy de gérer les choses, et surtout l’avenir, comme si le vote des militants, samedi, ne devait être qu’une formalité, agace ses deux concurrents. Bruno Le Maire – que serait Bruno Le Maire sans Nicolas Sarkozy ? – assure que, samedi soir, « il ne peut plus y avoir d’UMP si Nicolas Sarkozy est élu ». Avant d’admettre que, si l’ancien président gagne, il travaillera « en bonne intelligence » avec lui. Tout ça pour ça ? Quant à Hervé Mariton, il reproche plutôt à Nicolas Sarkozy son « hystérisation du débat politique ».
Pour l’un et l’autre, la difficulté tient au fait, comme le souligne un autre ancien ministre, que « Nicolas Sarkozy fait le plus chef ». Si l’on en croit les applaudissements qui lui sont prodigués lors des réunions publiques, les militants ne sont pas loin, dans leur ensemble, d’être d’accord…