Le sommet de l’ONU sur le climat tenu à Lima s’est clos sur un consensus minimal en vue du sommet de Paris en 2015. Il fait partie d’un processus pédagogique préparatoire d’un accord où les commentaires dans les médias importent autant que le texte diplomatique.
Périodiquement, les médias français promeuvent un nouveau commentateur autorisé qui envahit les plateaux de télévision pour y porter la bonne parole en tant que « spécialiste ». Aujourd’hui, c’est au tour de l’avocat Arnaud Gossement, missionné en 2011 par le ministre de l’environnement d’alors, Nathalie Kosziusko-Morizet, pour rédiger un rapport sur le droit minier. Le voilà bombardé monsieur droit de l’environnement sur les principales chaînes de télévision françaises. Voici donc la doxa dominante diffusée par ses soins.
L’ONU a préparé l’accord de Paris à Lima
Malgré le peu de décisions concrètes, il juge le sommet de Lima très positif. D’abord, les participants ont « reconnu » unanimement la « réalité » du changement climatique et l’urgence de la lutte. Plus de réticence, chacun s’engage à faire des efforts, mêmes s’ils peuvent paraître minimes aux écologistes. La réunion de Lima a permis de « confirmer le consensus mondial sur la réalité du changement climatique et sur la contribution de l’Homme à ce dernier ». Un consensus qui existe bien, même si de plus en plus de scientifiques mettent en doute et le prétendu réchauffement climatique et l’incidence de l’activité humaine sur le climat.
Deuxième point « positif », Lima a aussi permis de « confirmer la volonté du monde de maintenir (si possible) le changement climatique en dessous de la barre dangereuse des 2°C ». Exact, c’est ce qui a été dit, même si tout le monde ignore d’où sortent ces 2°C et en quoi cette limite serait celle de la dangerosité.
L’ONU porteuse d’un processus mondial pour le climat
Troisièmement, le sommet a été l’occasion de « confirmer le processus onusien comme seul processus possible pour parvenir à un accord mondial ». Tous les pays présents ont fait acte de foi devant ce nouveau dogme, et c’est l’ONU qui porte cette lutte, se rendant indispensable pour régler des problèmes « mondiaux ». L’objectif est désormais l’accord mondial par les négociations de Paris. Avec à la clef peut-être la création d’une « organisation mondiale pour l’environnement », qui prendrait et imposerait des décisions par-dessus de la souveraineté des nations, sous le prétexte flatteur de sauver l’Humanité.
Cependant Arnaud Gossement apporte un bémol à sa satisfaction et fait la leçon aux Français. L’un des enjeux de Lima était selon lui « la mobilisation citoyenne et des moyens de la créer » : or, malgré les efforts de propagande des médias, les téléspectateurs ont préféré parler de Philippot et de football.