Les médecins libéraux se préparent à une longue lutte contre le projet de loi sur la santé, par lequel le gouvernement, et tout particulièrement leur ministre de tutelle Marisol Touraine, veut généraliser le système du tiers payant, et bloquer des tarifs fixés par la seule Sécurité sociale.
Le mouvement de fermeture des cabinets de généralistes, lancé la veille de Noël, devait s’arrêter mercredi ; mais les adhérents du syndicat MG France appellent, eux, à une nouvelle journée de fermeture le 6 janvier. « Nous allons vers un mouvement de longue durée et probablement un durcissement », affirment ses responsables. Et il n’est pas dit qu’ils ne soient pas suivis par un certain nombre de leurs confrères…
D’autres modes d’action sont d’ailleurs envisagés, comme la grève de la télétransmission des feuilles de soin : « Nous allons noyer l’administration sous la paperasse jusqu’à ce que le gouvernement nous écoute », affirme ainsi le président de la Fédération des Médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon.
A l’Unof-Csmf, son homologue, Luc Duquesnel, évoque, lui, d’autres moyens qui devraient permettre de faire durer le mouvement « plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».
Les médecins contre le projet de loi
Les généralistes libéraux demandent, notamment, le retrait du projet de tiers payant généralisé obligatoire qui vise à dispenser tous les patients de régler directement les frais médicaux pris en charge par la Sécurité sociale.
Ils estiment, en effet, que certaines dispositions du projet de loi santé remettent en cause le métier même de médecin généraliste libéral.
Le ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’est engagé à leur répondre : « Je dis aux médecins, “travaillons ensemble sur les modalités de mise en œuvre du tiers payant”. (…) Un groupe de travail et de concertation va se mettre en place pour garantir un mode de traitement rapide, simple, et fiable. (…) Et s’il faut que des garanties soient inscrites dans la loi, je les inscrirai. »
Marisol Touraine se réfugie derrière les patients
« Mais je pense aussi aux patients, ajoute-t-elle. Ils sont en droit d’attendre que notre système de santé évolue pour répondre à leurs besoins. »
Il ne semble pas que Marisol Touraine se soit montrée convaincante. « On ne peut pas continuer à discuter avec une ministre démagogique et dogmatique », affirme Jean-Paul Hamon. « Elle ignore complètement les propositions que nous lui avons faites. »
Et il n’est pas sûr, loin de là, que d’opposer le patient à son médecin de famille donne de meilleurs résultats…