Valentin Valentin est un petit film français ambitieux, qui entend proposer une vie de quartier parisien, avec ses personnages et leurs difficultés. L’histoire de relations humaines régulières entre une vingtaine de caractères, qui, en façade du moins, s’apprécient et s’entraident. Mais, à Paris ou en proche banlieue (et l’action se situe plutôt aux confins de Vincennes et Saint-Mandé), entretenir une vie sociale intense relève de la fiction pure. Le Parisien ne connaît personne, et surtout pas ses voisins, triste chose certainement, mais réalité sociologique indéniable. Une fois cela posé, ont peut admettre qu’il s’agit d’un Paris sympathique quoiqu’imaginaire. Après tout, Hôtel du Nord, la référence de Valentin Valentin tenait lui aussi de la reconstruction artificielle – en studios à Boulogne.
Valentin Valentin reflète le manque de pudeur du cinéma français
Valentin, le personnage principal, est-il intéressant ? Non. C’est ennuyeux. Il a trente ans, ne fait rien, dispose d’une petite fortune par héritage, rêve d’une voisine Chinoise inaccessible, enfermée dans une villa proche. En attendant, il satisfait difficilement une entreprenante et envahissante maîtresse. De façon mystérieuse, il inspire beaucoup ses voisines, peut-être à cause de son prénom, celui du saint patron des amoureux. Le film participe hélas, en de multiples scènes, du manque de pudeur général du cinéma français des dernières décennies. Ainsi Marie Gillain a-t-elle repris son rôle habituel de nymphomane.
Toutefois, la galerie de personnages, plus ou moins pittoresques – et, heureusement pour la narration, pas tous bons – se tient à peu près, ce qui constitue un bel effort, et réussit à intéresser le spectateur bienveillant. Les références cinématographiques, littéraires, picturales, abondent. Tout n’est donc pas manqué, même si Valentin Valentin demeure d’un intérêt général limité.