Les ministres des Finances de la zone euro ont abouti, vendredi, à un accord de principe pour prolonger de quatre mois l’aide financière ainsi que le demandait le premier ministre grec. En échange, Alexis Tsipras s’est engagé à ne remettre en cause aucune réforme-clef, et à honorer ses engagements financiers. Cet accord, qui n’est en réalité qu’un compromis, attend encore, pour être ratifié, que les créanciers d’Athènes aient en main la liste des réformes promises : la zone euro est méfiante.
« Ce soir marque une première étape du processus de rétablissement de la confiance », a déclaré le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. Pour une raison, et une seule : le compromis – le « bon compromis », selon François Hollande – écarterait le risque de voir la Grèce se retrouver, dès le mois prochain, en cessation de paiement. Ce qui est effectivement un soulagement pour Bruxelles. Parce que, nous dit-on, le risque du « Grexit » s’éloigne. Mais surtout, parce que les créanciers de la Grèce ne risquent plus de voir disparaître bel et bien l’argent qu’Athènes leur doit. Pour l’instant…
La zone euro dans l’expectative
Cela dit, on attend avec intérêt, et sur tout en Grèce, de connaître les promesses qu’Alexis Tsipras va bien pouvoir faire à Bruxelles, sans se mettre à dos un électorat qui vient de l’élire dans le but très simple de s’opposer à l’austérité.
Comme l’a souligné le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble : « Être au gouvernement, c’est un rendez-vous avec la réalité, et la réalité n’est souvent pas aussi jolie que le rêve… Les Grecs auront sans doute du mal à expliquer l’accord à leurs électeurs. »
Compromis délicat pour les Grecs
Sur le fil du rasoir, Yanis Varoufakis, son homologue grec, a déclaré que l’issue des négociations était la preuve que des élections pouvaient changer la donne en Europe, et souligné qu’il avait ainsi évité des « mesures récessionnistes ».
« Cette période de transition de quatre mois doit laisser le temps à la Grèce de négocier avec la zone euro un nouveau contrat de sortie de crise », a-t-il ajouté.
A voir ! Tout dépend en réalité, des réformes qu’Athènes va promettre, d’ici lundi soir, de mettre en œuvre.
En attendant, les marchés financiers ont réagi favorablement à cette annonce, permettant à l’euro de regagner du terrain face au dollar, à plus de 1,1375.