Adopté, en février, à l’Assemblée nationale à coup de 49-3, le projet de loi Macron est arrivé devant les sénateurs mardi. Le Sénat, où la droite est majoritaire, promet d’en faire « un vrai texte pour la croissance ». Pendant ce temps, l’opposition syndicale et entrepreneuriale s’organise dans la rue.
« Notre objectif n’est pas l’opposition systématique au moment où la France est à la traîne de l’Europe. Le temps des demi-mesures est terminé, il faut aujourd’hui mettre en œuvre des mesures fortes si l’on veut inverser les tendances, notamment celle du chômage », affirme ainsi Bruno Retailleau, le patron du groupe UMP. « Nous attendons de voir si le gouvernement est prêt à faire un pas vers le réalisme économique en acceptant nos propositions », précise François Zocchetto, son homologue UDI-UC.
Parmi ces propositions, les sénateurs de droite demandent notamment la possibilité, pour les entreprises, de déroger aux 35 heures, afin de permettre, par une augmentation du temps de travail, d’améliorer la compétitivité. Ils proposent également un allègement de la fiscalité des entreprises, une modification des seuils sociaux, etc.
Le Sénat discute le projet de loi Macron
En ce qui concerne le très controversé – même au sein de la gauche – travail du dimanche, les sénateurs entendent maintenir le régime actuel pour les commerces de moins de onze salariés. Parmi d’autres retours sur les propositions adoptés, en définitive, par leurs collègues parlementaires de l’Assemblée nationale, mais par l’imposition autoritaire du 49.3…
En définitive, les sénateurs, sans remettre en cause l’ensemble du projet gouvernemental, affirment avoir plutôt fait preuve de pragmatisme, en rajoutant principalement des dispositions qui s’attaquent véritablement aux difficultés en matière de croissance et d’emplois.
L’opposition professionnelle et syndicale dans la rue
Cette position modérée devrait vraisemblablement rallier les suffrages, à l’heure où, dans la rue, les syndicats appellent à la mobilisation, à la veille de la grande manifestation interprofessionnelle qui doit se tenir jeudi, à Paris, contre un texte qui semble avoir l’unanimité contre lui.
Quoi qu’il en soit, les sénateurs étudieront ce « projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » jusqu’au 17 avril. Et, le gouvernement ayant demandé que ce texte fasse l’objet d’une procédure accélérée, permettant de n’avoir qu’une lecture par chambre, le texte fera l’objet d’un vote solennel dès le 6 mai.