Répondant aux questions du Figaro, Michel Sapin estime qu’il n’y aura pas de baisse du chômage en France avant l’année prochaine. Ce disant, le ministre des Finances contredit son collègue du Travail, François Rebsamen, qui évoquait cette concrétisation – enfin ! – de la promesse électorale du président de la République d’ici la fin de l’année. Qu’importe ! en réalité, ni Michel Sapin, ni François Rebsamen, ni François Hollande ne paraissent capables de faire quoi que ce soit en ce domaine, pas plus en 2015 qu’en 2016.
La vérité, c’est que Michel Sapin, qui avait prédit, comme François Hollande, une inversion de la courbe du chômage dès fin 2013, se trouve contraint par le retard que cette prédiction met à se réaliser à se montrer très prudent, et même prudentissime, en ce qui concerne les prévisions de croissance de l’activité.
« Si la croissance prévue est au rendez-vous, l’économie devrait recréer des emplois de manière significative à partir de 2016 et en 2017 », affirme-t-il donc.
Michel Sapin parie sur 2016
On ne voit pas trop, dès lors, pourquoi Michel Sapin a accepté de répondre aux questions de notre confrère. Pour sortir des phrases aussi creuses, faut-il donc un ministre ?
En fait, la réponse est datée ! C’est une réponse pour l’avenir, une nouvelle promesse électorale. 2016, et plus encore 2017, c’est la campagne présidentielle ; et un chômeur qui a l’espoir de s’en sortir fait toujours un meilleur électeur qu’un chômeur désespéré pour l’exécutif en place qui sollicite de nouveau ses suffrages.
Baisse du chômage : rien de neuf…
Cela dit, Michel Sapin n’a guère plus à nous offrir que les prévisions déjà publiques du gouvernement. « Notre scénario macroéconomique se veut prudent et réaliste », déclare-t-il ; en ajoutant : « Nous maintenons notre prévision de croissance à 1,0 % cette année et nous anticipons ensuite 1,5 % en 2016 et 2017. »
En bref, cette « prudence », comme il dit, est un « choix délibéré qui vise à redonner à la France toute sa crédibilité ». Mais qui n’a pas plus de crédibilité avérée que toute autre déclaration gouvernementale sur le sujet…
François le Luc