Le service de presse du ministère de l’Intérieur ukrainien a annoncé, jeudi, la mort du journaliste ukrainien pro-russe Oles Bouzina, 45 ans, abattu en plein jour dans le centre-ville de Kiev. C’est le dernier d’une série d’assassinats et « suicides » en série dont sont victimes des pro-Russes en Ukraine.
 
Chroniqueur avant de devenir rédacteur en chef du quotidien Segdonia, Oles Bouzina était donc responsable d’un journal financé par l’homme le plus riche du pays, Rinat Akhmetov, également principal sponsor du Parti des régions, ex-formation du président pro-russe renversé en février 2014, Viktor Ianoukovitch. Le journaliste commentait régulièrement la crise ukrainienne et accusait les Ukrainiens de vouloir « détruire la culture russe ».
 

Un journaliste, Oles Bouzina, et un ancien député pro-russe victimes d’assassinats ces derniers jours en Ukraine

 
Le matin-même, les assassins du journaliste Sergei Sukhobok, tué à Donetsk le 13 avril, étaient arrêtés. Ce journaliste était l’un des fondateurs des médias en ligne Obkom et ProUA, connus pour leur opposition au gouvernement ukrainien actuel.
 
La veille, c’est une autre personnalité de l’ancien gouvernement, l’ex-député du Parti des régions Oleg Kalachnikov qui était retrouvé mort, tué par balles. La police a ouvert une enquête pour « meurtre avec préméditation ».
 
Oleg Kalachnikov était notamment connu pour avoir mobilisé des gros bras pour manifester en soutien au président Ianoukovitch, afin de contrer les manifestations de la place Maïdan…
 

Plusieurs pro-Russes du parti de Victor Ianoukovitch retrouvés morts, officiellement par suicide

 
Si les morts de ces deux pro-Russes sont officiellement reconnues comme criminelles, elles font suite à une série de suicides présumés d’anciens hauts responsables du régime pro-russe plus que suspectes. Celui d’Olexandre Peklouchenko notamment, ex-gouverneur et également membre du Parti des régions, qui a été retrouvé mort, officiellement par suicide, dans sa maison du sud du pays…
 
Peu avant, c’est un autre ancien député du Parti des régions, Stanislav Melnik, qui avait été retrouvé mort à son domicile dans la région de Kiev : encore un « suicide »…
 
Fin février, c’est Mikhaïlo Tchetchetov, encore un ancien haut responsable parlementaire du Parti des régions, qui s’était défenestré du 17e étage à Kiev.
 
D’autres morts violentes s’y ajoutent : celle du fils cadet de l’ex-président Ianoukovitch par exemple, décédé fin mars d’un accident en Russie, alors qu’il venait d’engager un minibus sur la glace du lac Baïkal : si cette mort avait été qualifiée d’accidentelle par des proches de Ianoukovitch, certains observateurs ukrainiens la trouvaient plutôt suspecte.
 

Béatrice Romée