A l’occasion de la tenue, vendredi, d’un sommet réunissant les 28 Etats-membres de l’Union européenne et six pays de l’ancienne URSS à Riga, les dirigeants européens ont souligné qu’il s’agissait d’organiser un rapprochement, un partenariat oriental, à l’heure de la crise ukrainienne et non de mettre en place un nouvel élargissement de l’Union à l’Est.
« Le partenariat oriental n’est pas un instrument d’élargissement de l’Union européenne, mais de rapprochement avec l’Union européenne », a ainsi déclaré Angela Merkel jeudi soir, en arrivant à Riga.
Une affirmation qui se révèle être une véritable douche froide pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, qui, encouragées en cela par leurs voisins polonais et baltes, dont l’intérêt est d’organiser un contrepoids aux pays de l’Ouest, déclarent vouloir adhérer à l’Union européenne.
Du rapprochement à l’élargissement
Partenariat, oui ; adhésion, non. Tel est clairement le message tenu à Riga par les dirigeants européens.
Cette réponse négative a deux motivations principales. La première relève des difficultés que soulève aujourd’hui, au sein de l’Union européenne, la question de l’élargissement. Tant du côté de certains pays en cours d’adhésion, telle la Turquie. Que du côté de Bruxelles qui n’arrive plus à faire face, notamment sur le plan économique, à ces extensions successives qui semblent plus le fruit de l’idéologie européenne que d’une nécessité, d’un intérêt concret.
« Nous ne devons pas éveiller de fausses attentes auxquelles, plus tard, nous ne serons pas en mesure de répondre », a déclaré tout de go le chancelier allemand.
La seconde est l’expression du souci européen de ne pas exacerber davantage les tensions actuelles avec la Russie. Angela Merkel, qui parle manifestement de plus en plus au nom de l’Europe, a souligné que l’actuel projet n’était « dirigé contre personne, notamment pas contre la Russie ». Un discours qui veut manifestement apaiser Moscou, alors que les autorités russes se montrent de plus en plus sensibles et de plus en plus hostiles à tout ce qui pourrait être perçu comme une « intrusion » dans leur sphère d’influence.
L’Union européenne face à l’Est
Néanmoins, Bruxelles n’entend pas plier face à Vladimir Poutine sur les questions, notamment ukrainiennes, qui aujourd’hui les opposent. « L’Union maintiendra le cap malgré les intimidations, l’agression », a souligné le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk.
Angela Merkel avait déjà enfoncé le clou devant le Bundestag : « Tant que la Russie ne se conforme pas au droit international et n’agit pas selon ces principes, un retour au format du G8 n’est pas imaginable. »
Dont acte ! Pour l’heure, l’Union européenne – soutenu dans ce dossier par les Etats-Unis – prétend distribuer le jeu. Mais il n’est pas sûr qu’elle dispose, face à Poutine, des cartes maîtresses…