Alors que les fusillade dans des écoles, des théâtres, des églises, des universités occupent les gros titres des journaux et se multiplient, les partisans de l’interdiction des armes à feu se jettent sur chaque occasion en affirmant que les armes, précisément, sont à la racine du problème. Plus d’armes à feu voudrait dire plus de fusillades ; avec moins d’armes à feu il y aurait moins de fusillades, prétendent-ils. Enfantin : il suffirait de faire le calcul arithmétique.
Les choses ne sont pourtant pas si simples.
Ne serait-ce que parce que plusieurs agressions récentes ont eu lieu sans armes à feux : les tueurs ont utilisé des couteaux, des voitures, des bâtons…
Les armes à feux peuvent également servir à empêcher une fusillade ou une agression
Ensuite, les armes à feux ont également permis d’éviter d’autres fusillades ou agressions, fait que les médias omettent presque systématiquement de rapporter. Les fusillades ont d’ailleurs souvent lieu dans des endroits dans lesquels le port d’arme est interdit, ce qui limite la possibilité de riposte.
Mais si les armes à feu ne sont pas le dénominateur commun de ces drames, quel peut-il bien être ? De plus en plus d’indices mettent en évidence un facteur fréquemment constaté chez les tueurs : l’usage de médicaments, particulièrement ceux qui sont prescrits contre la dépression et l’anxiété. Or ces prescriptions sont en constante augmentation.
Deux semaines seulement avant que Chris Harper-Mercer ne tue dix personnes et en blesse sept autres dans l’Oregon, le Los Angeles Times publiait une étude suédoise sur le sujet : elle montrait que l’usage d’antidépresseurs augmente considérablement les risques de violences chez certaines personnes.
Les médicaments antidépresseurs particulièrement néfastes chez les jeunes de 15 à 24 ans
« Les jeunes adultes qui ont entre 15 et 24 ans et qui avaient reçu des prescriptions médicamenteuses sont plus souvent accusés d’homicide, d’agression, de vol, d’enlèvement, d’agression sexuelle… lorsqu’ils ont pris leurs médicaments que lorsqu’ils ne les ont pas pris », explique notamment l’étude, qui se focalise en particulier sur les effets des inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS), des médicaments régulièrement utilisés pour traiter la dépression et l’anxiété.
Les auteurs de l’étude ont noté que des ISRS avaient été prescrit à 850.000 personnes pendant les trois années de leur travail et qu’un pourcent d’entre eux a été accusé d’un crime violent. Le risque de violence augmente considérablement – 43 % – chez les personnes âgées de 15 à 24 ans, et non chez les autres.
Les auteurs de fusillades prennent souvent des antidépresseurs prescrits mais problématiques
L’étude montre également que les personnes qui avaient reçu la prescription de ces médicaments mais ne les prenaient pas n’étaient pas exposées au même risque de violence. C’est donc bien le médicament qui est en cause. Or l’immense majorité des auteurs de fusillade étaient en effet sous antidépresseurs au moment des faits.
Les anecdotes ne sont pas des faits et l’immense majorité de ceux qui prennent ces médicaments ne deviennent pas violents. Mais le risque augmente, particulièrement chez les jeunes, et les statistiques sont indiscutables.
Les partisans de l’interdiction du port d’armes oublient par ailleurs de préciser que l’immense majorité des armes à feu aux Etats-Unis ne sert jamais à tuer gratuitement.
Les médicaments prescrits plus mortels que la cocaïne ou l’héroïne !
Le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies a par ailleurs publié de récentes données qui montrent également la nocivité de certains médicaments, notamment antidouleur ou antidépresseurs : ceux-ci sont plus mortels que l’usage des drogues illégales ! Un plus grand nombre de gens meurt aujourd’hui d’une overdose de médicaments prescrits que de la cocaïne et l’héroïne confondues… L’étude montre par ailleurs que les adolescents sont les plus vulnérables parce qu’ils prêtent une confiance absolue dans l’institution chargée de réguler ces médicaments, à savoir la Food and Drug Administration. Il est cette fois-ci impossible d’accuser le port d’armes…