FILM CARCERAL : Coldwater (nom de lieu, l’eau froide) se veut une charge contre les « camps des bottes  » (« boots camps »), camps paramilitaires, aux activités physiques intenses et la discipline stricte copiés de l’armée, spécialement ceux qui servent d’alternative à la prison. Depuis les années 1980, les juges peuvent ordonner à des petits délinquants juvéniles de rejoindre pour plusieurs mois une telle structure, ou recommander chaudement aux parents d’y inscrire une progéniture rebelle qui les dépasse. Cette pratique éducative et punitive vise à remettre les jeunes dans le droit chemin, avec tout un arrière-fond biblique américain qui n’est jamais loin. Qu’elle soit discutable et donne parfois lieu à des abus ou des drames, la chose est très possible. Hélas Coldwater recopie sans nuance l’image des camps de concentration nazi imposée par la propagande de guerre américaine de 1941-1945, avec ses baraques surpeuplées, ses appels, ses bastonnades publiques, ses gardiens sadiques – longues scènes de torture, au sens propre – et ses « kapos  » complices, choisis parmi les détenus à la fois durs et soumis…A quoi s’ajoute du travail forcé dans les champs et les ateliers. Il ne manque qu’un déguisement des gardiens en SS… Bref Coldwater offre une charge beaucoup trop lourde, copiée d’une imagerie hors du sujet, pour être le moins du monde crédible, même si la narration bien construite est efficace.