Exposition : Les Tudors

Exposition Les Tudors
 
Le Musée du Luxembourg, à Paris, propose une exposition consacrée à la dynastie anglaise des Tudors. Elle a régné sur l’Angleterre de 1485 à 1603. Elle comporte trois personnages majeurs : Henri VII (1485-1509) le fondateur, le vainqueur de Richard III – enterré récemment – son fils Henri VIII (1509-1547), célèbre pour sa vie conjugale multipliée (6 épouses) et animée, et sa fille Elisabeth I (1558-1603), celle qui a imposé définitivement le protestantisme en Angleterre et résisté à l’Armada de Philippe II d’Espagne. Deux autres enfants de Henri VIII ont eu des règnes plus éphémères : Edouard VI (1547-1553), le roi-enfant, protestant, et Marie I (1553-1558), qui restaura pour peu de temps le catholicisme en Angleterre. L’exposition insiste véritablement sur l’Histoire, présente ces personnages, leurs actions, leur environnement culturel. A ce titre, elle intéresse. Elle propose des portraits officiels, d’artistes peu connus en France, dont Master John, des tableaux ou gravures militantes d’époque – et souvent de propagande protestante antipapiste – aux factures fréquemment maladroites, des petits objets personnels des souverains, bagues ou coffrets, très décorés…Tous ces documents portent des messages politiques d’époque, de propagande royale, et à ce titre méritent attention.
 

Les Tudors : une exposition historique plus qu’artistique

 
Par contre le pur amateur d’Art risque quelque relative déception. L’exposition ne présente aucun chef d’œuvre véritable émouvant l’esthète, à l’exception de rares passionnés peut-être. Le portrait célèbre de Henri VIII, figurant sur l’affiche de l’exposition, serait une excellente copie d’époque d’Holbein, artiste flamand, l’original ayant disparu. L’art élisabéthain, si particulier, avec ces grands tableaux aux positions hiératique, son caractère figé, artificiel, sans profondeur, et si loin de la Renaissance française ou flamande, ou a fortiori italienne, peut intéresser comme curiosité ; séduire semble moins probable. Les bagues, les petits coffrets ouvragés, témoignent d’une maîtrise, sans plus. Ils sont aussi, comme dans toutes les expositions-vedettes parisiennes, difficiles d’accès ; il faudrait les placer en hauteur et non sur des tables où trois rangs de curieux s’aplatissent. L’exposition propose aussi presque deux salles consacrées à l’image des Tudors, en particulier au XIXème siècle, avec la mode romantique, et plus récemment avec le cinéma et les feuilletons télévisés. Il s’agit en fait d’un autre sujet, qui n’est pas sans intérêt mais qui, dans un espace réduit comme les quelques cinq salles du Musée du Luxembourg, frôle le gâchis relatif tant on aurait préféré davantage d’œuvres d’époque. La visite de l’exposition prend une petite heure au visiteur consciencieux.
 
Les Tudors, Musée du Luxembourg. Jusqu’au 19 juillet. Tous les jours sauf 1er mai, de 10h à 19h. 12€, gratuit pour les – de 16 ans.
 

Hector Jovien