François Hollande agite le spectre du « 21 avril »

Hollande spectre 21 avril
 
Répondant aux questions des journalistes, vendredi, sur France Inter, François Hollande a donné un nouvel exemple de démagogie électorale en agitant le spectre du « 21 avril ». « Je sais ce que ça représente la douleur, la souffrance, de ne pas avoir le choix et d’être obligé simplement de ce qu’on appelle sauver la République », a déclaré le président de la République.
 
Le 21 avril 2002 est, évidemment, un mauvais souvenir pour François Hollande qui, alors qu’il était Premier secrétaire du Parti socialiste, s’était trouvé dans la situation d’appeler à voter, au second tour de la présidentielle, pour Jacques Chirac afin de contrer Jean-Marie Le Pen qui avait sorti Lionel Jospin au premier tour.
 
« Chacun doit y réfléchir », a-t-il affirmé, jugeant que les conditions d’un tel scénario politique sont réunies étant donné le niveau de l’extrême droite en France. A qui la faute ?
 

François Hollande et le cocktail électoral

 
Par ailleurs, le chef de l’Etat a redit que la baisse du chômage était la condition pour qu’il brigue un second mandat l’an prochain : « Je ne me déroberai pas. Je n’ai de ce point de vue-là [sic] qu’une seule parole. »
 
« Je peux ne pas être candidat, je peux être candidat, je ne me déterminerai qu’au moment où je penserai que ça sera le temps d’y parvenir. Avant, je préfère être pleinement dans ma mission. (…) Tout ce que je fais, je ne le fais pas du tout dans l’esprit d’être en prolongation, je le fais parce que c’est utile pour la France et rien que pour cela. »
 
Une position qui est également censée répondre à la question de l’organisation d’une primaire au sein de la gauche. « Je ne suis pas dans cette situation, a déclaré François Hollande. Nous sommes à quatorze mois d’une élection, et je vais entrer dans ce type de réflexion, d’organisation ? Mais qu’est-ce qu’on penserait de moi ? Je ne suis pas à la tête d’un parti, je suis à la tête du pays. »
 
Si François Hollande tenait tellement à savoir ce que les Français pensent de lui, il lui suffirait de les écouter. Mais il ne s’intéresse bien sûr qu’à lui-même. Son discours sur la France relève, là encore, de la démagogie la plus mensongère.
 

Le spectre du « 21 avril »

 
Car la réponse est dans cette autre affirmation du président : « Je demande à être jugé là-dessus : est-ce que j’aurais bien fait, ou est-ce que je n’aurais pas bien fait. »
 
Poser la question, comme on le dit couramment, c’est y répondre…
 
Et, s’il est permis d’ajouter un point, il est clair qu’en évoquant le 21 avril, François Hollande ne se conduit pas en homme d’Etat, mais en homme partisan. Car, au fond, la meilleure configuration pour lui est justement un nouveau 21 avril. A la condition d’éliminer le candidat de la droite – qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé, ou de n’importe quel autre – au premier tour.
 
En attisant l’exaspération des Français sur le sujet, comme sur tous les autres, il espère bien arriver à ses fins, et se succéder à lui-même contre Marine Le Pen. Le sauvetage de la République serait alors l’argument-massue qui ferait oublier, espère-t-il, la nullité de son présent mandat, et son incapacité à tenir les rennes de notre pays.
 

François le Luc