Un rapport, commandé par le Comité central d’entreprise de la SNCF et réalisé par le cabinet Secafi, prévoit de nouvelles et importantes suppressions de postes au sein du groupe ferroviaire d’ici à 2020. Qu’on en juge ! Il ne s’agirait pas moins que de supprimer 11.000 à 13.000 postes sur les quelque 150.000 que compte le groupe…
Ces perspectives sont envisagées dans le cadre des orientations stratégiques du nouveau groupe qui va réunir, comme prévu par la réforme ferroviaire adoptée l’été dernier, la SNCF et Réseau ferré de France. Mais la direction du groupe se refuse à faire le lien : « Mettre sur le dos de la réforme ferroviaire les potentielles suppressions de postes, c’est faire de la politique… » Il faudra l’expliquer aux salariés qui voient, aujourd’hui, leur poste menacé.
Importantes suppressions de postes prévues
Car le document présenté prévoit donc 8.000 suppressions de postes d’ici à 2020 chez « SNCF Mobilités » et 3.000 à 5.000 à « SNCF Réseau » (secteur en charge de l’infrastructure), a précisé Céline Simon, secrétaire du Comité central d’entreprise. Ce nouveau rapport va donc plus loin que celui présenté le mois dernier par un autre cabinet, Degest, qui tablait sur 9.000 suppressions d’emplois au sein du groupe. A l’époque, Guillaume Pépy, président de la SNCF, avait réfuté ce chiffre, disant parier sur « une SNCF en croissance ». Ce qui pourrait être le cas, mais essentiellement du fait des actifs étrangers. Pour l’heure, Guillaume Pépy ne semble pas avoir réagi à ce nouveau rapport qui confirme, en l’amplifiant, le précédent.
En revanche, et sans surprise du fait des propositions du cabinet Secafi, l’ensemble des organisations syndicales ont voté mardi contre les orientations du groupe, la CGT-Cheminots ayant déjà dénoncé une réforme ferroviaire menée « à la hussarde ».
Mais les emplois ne sont pas seuls à être menacés. Souvent évoqué, la fermeture de lignes capillaires (lignes à faible trafic dédiées au fret ferroviaire) est très nettement soutenue tant par Degest que par Secafi, qui avancent – chiffre jamais envisagé jusqu’ici – un calcul de 7.500 à 15.000 kilomètres de lignes.
La SNCF creuse sa dette
Dans l’optique qui est celle, n’en déplaise à la direction de la SNCF, de la réforme ferroviaire, la dette du groupe, qui dépasse aujourd’hui les 45 milliards d’euros, pourrait atteindre 56,7 milliards en 2020. Les conseilleurs proposent donc un plan d’économies de 4,8 milliards d’euros, soit 2,5 milliards d’économies espérées de la fusion avec Réseau ferré de France, et 2,3 milliards des divers plans de réduction des coûts engagés.
Faires des économies est une bonne chose. Se mettre en situation de perdre de nouveau des clients en diminuant l’offre de prestation est, en revanche, faire perdurer le risque de voir le groupe continuer de dégringoler. Sans parler des campagnes où s’accumulent les voies abandonnées et les gares désertées. Et où les gens sont contraints, contre la proposition gouvernementale de préférer les transports au commun, de faire des kilomètres en voiture pour acheter leur pain…