Polémique autour du Front national et du Qatar, journée de travail et débats des Républicains – l’ex-UMP – sur l’Islam… La droite – les droites ? – semble focalisée, depuis quelques jours, quelques semaines, voire plus, par une réflexion, que l’on veut croire politique, sur la question de l’islam, qui est aussi, quelles que soient les précautions oratoires dont s’entourent les uns et les autres, journalistes ou politiques, une réflexion sur les dérives terroristes, qui, en notre triste actualité, est aussi au centre de notre quotidien.
Malgré les reproches qui lui en sont faits, Les Républicains ne pouvait faire l’économie d’une réflexion sur la question de l’Islam. Compte-tenu de la place que cette question occupe dans l’actualité, c’eut été manifester un manque de sens politique particulièrement désastreux. Ce que fait une partie des responsables de droite en arguant que « la question religieuse prend trop de place dans le débat public ». Comme si la question musulmane se résumait à une question de pratique personnelle. Ce qui revient à se voiler la face. Mais le tort des responsables du nouveau parti a sans doute été de ne pas avoir su communiquer habilement à cette occasion – ce qui revient parfois, les exemples abondent depuis quelques décennies, à ne pas communiquer du tout…
A droite, l’islam en débat(s)
Evidemment, cela a provoqué des réactions immédiates au sein même du parti. Rachida Dati, par exemple, a aussitôt déclaré : « Je ne souhaite pas que mon pays soit brutalisé, que les Français soient opposés les uns aux autres. Je ne referai pas une campagne sur la burqa, le halal ou les menus de substitution. Sinon, on va droit dans le mur. »
A côté – du moins si la représentation nationale s’organise toujours en fonction de l’hémicycle où elle se réunit… – le Front national joue contre le Qatar. Et inversement.
Doha n’a pas apprécié le couplet du numéro 2 du Front national sur les pays qui « financent l’islamisme qui tue ». Florian Philippot aurait dû le savoir, il est interdit de remarquer qu’il puisse y avoir un lien, fut-il simplement sémantique, entre l’islam et l’islamisme. Raison pour laquelle nos politiques préfèrent parler de « Daech »… qui signifie tout autant Califat islamique, mais ne le dit pas.
Etat contre particulier
On n’entrera pas dans le débat, qui est loin d’être bouclé, de la possibilité juridique de voir un Etat poursuivre un particulier. Il est des domaines réservés où le droit doit se plier, à condition de garder certaines apparences. Tout est donc possible.
Quant aux échanges, et à l’escalade des déclarations, ils relèvent, pour l’heure, bien plus du domaine médiatique que de la raison juridique. Tant mieux, ça permet de dire n’importe quoi.
Ainsi, jeudi, sur l’antenne de RTL, Anne Hidalgo, commentant l’incident, déclare : « Ce que je peux dire sur Paris et la relation que l’on a avec le PSG, le patron du PSG (…) c’est une relation d’abord extrêmement positive, très forte. Je les remercie d’avoir mis le club de Paris au niveau auquel il est. » Bien…
Mais elle continue en déclarant remercier l’émirat « de soutenir des choses qui m’importaient beaucoup, je pense au foot féminin », à « la lutte contre l’homophobie, le racisme dans les stades »…
C’est tout de même fort de parler ainsi à tort et à travers, d’être maire de Paris, et d’ignorer que, dans la plupart des cas, l’homosexualité est punie de mort au Qatar ! Comme lutte contre l’homophobie, comme dit Anne Hidalgo, c’est pour le moins original.
François le Luc