Joseph Chamie, expert en démographie prédit le « Renversement historique » où il y aura plus de vieux que de jeunes

Joseph Chamie démographie Renversement historique plus vieux jeunes
 
Un ancien directeur du Fonds de la population de l’ONU (FNUAP), récemment retiré de ses fonctions de directeur de la recherche au Center for Migration Studies, vient de publier une tribune où il annonce que le nombre de nations du monde ayant atteint le point d’inversion démographique où les enfants deviennent moins nombreux que les personnes âgées a atteint aujourd’hui la trentaine et devrait doubler d’ici à 2031. Ce  Renversement historique », comme le qualifie Joseph Chamie, constitue une véritable rupture où les vieux prennent progressivement le pas sur les jeunes, avec des conséquences lourdes face auxquelles il ne voit guère de solution efficace.
 
Le pessimisme de Joseph Chamie est d’autant plus remarquable qu’il a dirigé une institution – le Fonds de la population de l’ONU – qui a largement contribué à la diffusion de la contraception et de différentes formes de mise en place du contrôle de la population, choisies ou non.
 

Joseph Chamie, ancien du FNUAP, parle du vieillissement de la population

 
L’article de l’expert en démographie note que le premier « Renversement historique » s’est produit il y a une vingtaine d’années, en Italie : c’est en 1995 que celle-ci a connu le point de passage où le nombre des jeunes de moins de 15 ans était moins important que celui des vieux de plus de 65 ans. En 2000, la Bulgarie, l’Allemagne, la Grèce, le Japon, le Portugal et l’Espagne l’avaient rejointe — on notera que nombre de ces pays font justement partie des plus endettés, aujourd’hui soumis à des programmes d’austérité draconiens.
 
Aujourd’hui, la plupart des pays de l’Union européenne ont rejoint leurs rangs : d’ici à 2031, estime Chamie, ils auront été « rattrapés » par l’Australie, le Canada, la Chine, la Russie, la Corée du Sud et les Etats-Unis. C’est-à-dire une part importante du monde développé.
 
Il parle de « Renversement historique » parce que les études la démographie historique montrent qu’ordinairement, le nombre des jeunes dépasse largement celui des vieux : en 1965, alors que le monde comptait 3,3 milliards d’habitants, il y avait en moyenne plus de sept enfants âgés de moins de 15 ans pour chaque personne âgée de 65 ans et plus. L’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine affichaient des rapports encore plus élevés ; l’Europe et l’Amérique du Nord comptaient alors encore trois jeunes pour une personne âgée.
 

Plus de vieux que de jeunes : le « Renversement historique » bientôt mondial

 
Aujourd’hui, alors que la population mondiale atteint les 7,4 milliards d’habitants, c’est l’ensemble de la planète qui compte en moyenne trois jeunes pour une personne âgée, même si en Afrique la moyenne reste élevée, à 12 enfants pour un vieux : l’Asie et l’Amérique latine sont proches de la moyenne mondiale, mais l’Europe a « un peu moins d’un enfant par personne âgée ».
 
En 2075, Joseph Chamie prévoit une situation encore plus catastrophique. Seule l’Afrique sera épargnée, même si le rapport jeunes-vieux y aura fortement baissé. Toutes les autres grandes régions du monde devraient alors compter à peu près deux fois plus de personnes âgées que d’enfants.
 
L’expert en démographie a souligné les difficultés qui accompagneront ce « Renversement historique » : impossibilité de financer les retraites et la sécurité sociale, manque de bras, problèmes liés aux soins d’une population âgée en pleine croissance. Et de noter que la plupart des solutions proposées, telles l’augmentation des impôts ou la réduction des pensions et des allocations, sont extrêmement impopulaires. Chamie balaye même l’idée de l’augmentation de l’immigration en notant que les travailleurs étrangers vieillissent aussi et finissent par peser sur le système en gonflant le nombre des dépendants.
 

La démographie en berne, un problème mondial insurmontable ?

 
Pour ce qui est d’obtenir une remontée de la fécondité, il souligne qu’il faudrait au moins 20 ans, même dans le meilleur des cas, pour qu’un tel retour en arrière produise des effets : le temps que les enfants atteignent l’âge de travailler.
 
The New American note que la réduction du nombre de naissances aux Etats-Unis – pour ne prendre que cet exemple – a correspondu parfaitement aux moments où la contraception, puis l’avortement sont devenus légaux. A cela s’ajoutent les contraintes économiques et, aux Etats-Unis, fiscales, qui poussent les femmes à remettre à plus tard le moment où elles ont leur premier enfant.
 
Joseph Chamie ne préconise nullement le renversement des lois et jurisprudences qui autorisent la mise à mort des enfants à naître – l’espoir de demain – ni de tout ce qui concourt à rendre plus  raisonnable » le refus de la maternité.
 
Au contraire, toutes les institutions mondialistes qui connaissent aussi bien que lui le problème de la dénatalité et du vieillissement de la population continuent de préconiser le recours à la contraception, de préférence de longue durée, et de favoriser l’accès universel à l’avortement « sûr et légal ». Des pays comme la France continuent de prendre des mesures fiscales défavorables aux familles.
 
La dépopulation, comme la « décroissance », sont recherchées en elles-mêmes. Il est urgent de comprendre qu’elles sont au cœur de la culture de mort.
 

Anne Dolhein