Juncker l’extraterrestre : portrait d’un dirigeant mondialiste 4G

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Le président de la Communauté européenne, Jean-Claude Juncker, ne crache pas sur la bouteille et ça le rend familier dans les rencontres entre dirigeants mondialistes. Certains en tirent le portrait d’un alcoolique, d’autre d’un extraterrestre. C’est la 4G de la politique internationale.
 
Le dernier sommet de l’OTAN à Bruxelles a fait jaser la toile des réseaux sociaux : à la tête de l’Union européenne se tient (mal) une « épave humaine », un « ivrogne », qui titube dans les rencontres internationales entre dirigeants du monde. La Commission a dû démentir et condamner le « mauvais goût » de ceux qui persifflaient Juncker, affirmant qu’il souffrait d’une « sciatique ». Les premiers ministres néerlandais et portugais ont été mis à contribution. Mark de Ruute a déclaré que Juncker « se plaignait de mal de dos depuis quelque temps », et Antonio Da Costa a confirmé qu’il s’agissait bien d’une « sciatique ».
 

Portrait de Juncker en spécialiste des blancs de la Moselle

 
Il suffit cependant de regarder les images pour constater que Juncker et ceux qui l’entourent et l’aident sont hilares, ce qui s’accommode mal d’une sciatique. On remarque aussi une sorte de solidarité condescendante de la part des assistants.
 

 
Pour finir, quand Da Costa parle de sciatique, il se retient de pouffer. La cause est entendue : Juncker était ivre, et ce n’est pas la première fois, de nombreuses séquences en témoignent sur Youtube. On l’a vu trébucher, slalomer sur tapis rouge, s’embrouiller sur le sens de la marche. Il a beaucoup pratiqué les vins de la Moselle luxembourgeoise, Elbling, Rivaner, Silvaner, Auxerrois, Riesling, les bières locales (Mousel, Bofferding, Clausen, Diekirch, Simon) ou allemandes, et les pinards de toutes régions. A soixante-trois ans, on tient moins qu’à vingt-cinq, voilà tout.
 

Juncker, prototype de la 4G des dirigeants mondialistes

 
Le cas Juncker a paru suffisamment exotique et dérisoire à Yann Barthès pour qu’il y consacre une séquence du petit journal. On le voit cette fois à une réunion de dirigeants européens. Juncker les reçoit. Il est gai, pas nécessairement ivre. Aux yeux d’un chef du protocole, Juncker a des gestes d’extraterrestre. Il touche tous ceux qui l’accueillent, de toutes manières, bises, sur la joue, sur le front, le crâne, petites tapes sur la poitrine, le dos, le bras, claques d’affection, jeux de cravates. Ce rituel tactile, auquel pas un ne se soustrait, manifeste la camaraderie des dirigeants mondialistes, tous copains au service d’une même cause. S’y ajoutent, chez Juncker, plusieurs mimiques et gestes parodiques (garde-à-vous, salut militaire) qui expriment de manière drolatique la distance prise avec les formes traditionnelles de l’autorité. Cette infantilité partagée est révolutionnaire. La 4G des dirigeants mondialistes a dépassé l’ancienne façon de gouverner comme elle a dépassé le stade national. Juncker le proclame en plénière du PE, ce n’est pas son genre de donner des ordres. Il s’oppose en cela à Viktor Orban, le premier ministre hongrois qu’il nomme The dictator et qu’il accueille d’un discret salut hitlérien. Orban rit et se laisse embrasser.
 

 

Le bouffon roi de la dirigeante mondiale

 
Cela nous renseigne mieux que les discours sur le théâtre des dirigeants européens et mondialistes. Ajoutons que leur caste confond, dans une promiscuité permanente, fonctionnelle, caractéristique, parlementaires, ministres et fonctionnaires. Juncker, président de la Commission, garde du temps où celle-ci était un simple aréopage de hauts fonctionnaires la caractéristique de ceux-ci, l’irresponsabilité. L’irresponsabilité dans la solidarité, que les séquences de soulographie en gris illustrent : tout le monde sait, tout le monde trouve ça normal, tout le monde s’en fiche en ricanant, tout le monde soutient.
 
De cette cour des miracles, Juncker est le petit clown que tout le monde supporte, le prototype de la dirigeante mondiale 4G, non avertie et désacralisée. C’est le bouffon-roi. C’est pour cela qu’il faut le prendre au sérieux, il nous renseigne sur le pouvoir aujourd’hui.
 

Juncker l’apparatchik mondialiste s’humanise par l’alcool

 
L’alcoolisme de Juncker a pour fonction médiatique de le rendre plus humain, de faire passer son côté apparatchik et doctrinaire. Ce juriste formé à Strasbourg n’a jamais exercé d’autre fonction qu’à l’intérieur du parti chrétien social et de l’Etat luxembourgeois avant d’être nommé gouverneur de la Banque mondiale puis président de la Commission européenne. C’est un bon technicien des montages qui permettent l’évasion fiscale, il en a fait profiter de très nombreuses grandes entreprises pour qu’elles s’installent au Luxembourg. C’était vital : quand la sidérurgie s’est effondrée, le premier ministre de l’époque, Pierre Werner, a sauvé le pays en y installant des banques. Juncker a ce patriotisme-là. Pour le reste, c’est un fédéraliste mondialiste pour qui les frontières nationales sont « les pires inventions ». Lors du referendum de 2005 sur la constitution européenne, attendant le résultat du vote, il déclara : « Si c’est oui, nous dirons donc : on poursuit. Si c’est non, on continue. » 
 

L’Etat profond mondialiste donne à Juncker privilège d’ébriété

 
C’est aussi un « catholique » (dans un pays qui l’était intensément) qui « vit avec son temps ». Il a approuvé son successeur Xavier Bettel d’imposer le mariage homosexuel. Quand Benoît XVI a condamné le « tout capote » en matière de prévention du sida, Juncker s’en est dit « alarmé ». Bref, c’est un parfait spécimen du politiquement correct en même temps qu’un guerrier de la gouvernance mondialiste. On comprend que celle-ci lui fasse entièrement confiance. Et lui concède l’extraordinaire privilège d’ébriété. En effet, l’alcoolisme est totalement politiquement incorrect. Lorsqu’il permet à l’un de ses grands leudes de s’exhiber ainsi, l’Etat profond mondialiste fait une double opération. Un, il discrédite un peu plus les politiques. Deux, il affirme sa puissance, puisqu’il impose sa marionnette, qu’il méprise, malgré les médias et le reliquat des institutions nationales. C’est montrer qu’il peut tout faire et presque gouverner sans intermédiaires.
 

Portrait d’un extraterrestre en homme qui rit

 
Juncker ne sollicitera pas de second mandat à Bruxelles en 2019. Il rentrera chez lui boire quelques humpen. Toujours souriant, brave type jusqu’au pathétique, minuscule instrument d’un grand désastre. Personnage shakespearien, ou mieux encore hugolien. On se souvient de L’homme qui rit, ce roman nul dont on croit que le héros rit parce que son visage est déformé par une balafre. Le père Victor en faisait une allégorie : » Je représente l’humanité telle que ses maîtres l’ont faite. L’homme est un mutilé. Ce qu’on m’a fait, on l’a fait au genre humain. On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l’intelligence, comme à moi (…) ; comme à moi, on lui a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement. » Pas mal vu, non ? A ta santé, Jean-Claude !
 

Extraterrestres de toutes les planètes, parlez-vous en 4G !

 
Archétype de l’humanité déchue selon Hugo, Juncker est à ses propres yeux un extraterrestre. Au sens propre. C’était au lendemain du Brexit, le matin, au parlement européen. Il n’avait pas encore eu le temps de boire, sauf le calice amer de la défaite. Au cours d’un grand amphigouri bougon sur la démocratie, il raconta, l’air grave, l’inquiétude dont les « gens d’une autre planète » qu’il venait de rencontrer lui avaient fait part.
 

 
Fait notable, l’assemblée, jusque-là sinon houleuse, du moins prompte à réagir, ne sourcilla pas. Est-ce parce que Juncker lui paraît un extraterrestre qu’elle ne s’est pas étonnée qu’il rencontre des dirigeants d’autres planètes ? Ou est-ce qu’ils étaient déjà au courant ? Avec ce diable de Juncker, on serait tenté de le prendre encore une fois au sérieux. L’homme hait les frontières, il l’a dit. Toutes les frontières. Politiques. De sexe, de race, de langue. Tout est dans tout et réciproquement. Les hommes couchent avec les hommes, les amibes sont nos sœurs, je serre la paluche des extra-terrestres des autres planètes, et yo-ho, garçon, rhabillez-les bébés ! Au troisième pichet d’Elbing, je ne distingue plus bien la frontière entre la nature et la grâce. Je suis le premier dirigeant mondialiste non binariste. Extraterrestres de toutes les planètes, unissez-vous !
 

Pauline Mille