La foire au sexe de Guangzhou, près de Hong Kong et Macao, a pour vedette une star japonaise du porno : c’est l’occasion d’une promotion massive de la nouvelle doxa mondiale du sexe débridé facteur de progrès, complaisamment relayée par les médias occidentaux.
Tout est fait pour présenter l’événement de la façon la plus positive possible. D’abord, à part quelques allusions graveleuses, les images sont relativement soft par rapport à nos normes occidentales et la diva du cinéma cochon nippon a des airs de petite bachelière chic et gentille. Elle travaille pour l’industrie de son pays, l’estampe japonaise s’est toujours exportée. Puis, dans la foulée sont vantées les relations avant le mariage, la contraception, la capote, le tout au nom d’une conception « plus éduquée, plus occidentale » de la morale. Sans oublier de ringardiser le « conservatisme puritain ». Au bout de ce grand bond hors de la vertu rouge brille une société libérale avancée telle qu’en rêva chez nous un Giscard : libérale par les mœurs, non par le pouvoir qui la régit. Que le peuple copule, pourvu que le parti garde les rênes. Que l’étranger s’extasie, pendant qu’on lui conquiert des marchés et qu’on trace des zones d’exclusion aérienne. Et tant pis aussi pour les petits et les petites qui en font les frais : c’est une tradition chez certains vieillards richissimes d’Extrême-Orient de se réchauffer avec des poupées de huit ans, humaines et non gonflables.