Nadine Morano réitère : après un premier incident sur la plage en août, elle vient de sommer une burqa de montrer son visage gare de l’Est à Paris. En vain. Devant la faillite du système, les politiques soucieux de ne pas se couper totalement du peuple passent à l’action directe.
Avant d’inviter les porteurs de voile au « respect de la république », Nadine Morano a invoqué « le respect de la loi et la sécurité ». Les médias qui ont relaté les faits se sont lourdement appesantis sur l’agitation supposée de l’ancien ministre et le scandale qu’il aurait fait au commissariat. C’est une façon habile de réduire un acte important en en discréditant l’auteur.
Pourtant Nadine Morano a doublement raison. En France, le législateur a interdit le port du voile intégral dans l’espace public. Il serait donc souhaitable que la police verbalise systématiquement et qu’elle oblige les contrevenants à se changer.
Gare de l’Est ou à la plage, le voile cache la menace
Quant à la sécurité, elle est en jeu indirectement, le port du voile étant un signe de la radicalisation qui mène au djihad. Il faut « en mesurer la gravité » au moment où l’on « prétend interdire le départ des djihadistes » au Levant. Et elle est en jeu directement, le voile permettant de cacher toutes sortes de choses, notamment des armes et des bombes. Et aussi le sexe de l’individu qui le porte, c’est pourquoi j’ai choisi le genre non marqué masculin, en écrivant porteur et contrevenants. Tout cela s’est vu pendant la guerre d’Algérie, notamment pendant la bataille d’Alger. Le voile intégral, en masquant l’identité, permet tous les délits et tous les crimes.
L’histoire de la guerre d’Algérie nous apprend aussi qu’en 1958, d’innombrables Arabes firent des feux de joie de leurs voiles et allèrent voter fièrement visage nu, libérées. Mais le sentiment de beaucoup de musulmanes en France est aujourd’hui inverse, et la régression actuelle fait craindre qu’il faille une main de fer pour faire respecter la loi.
Nadine Morano, action directe comme Dupont-Aignan
Quant à Nadine Morano, groupie de Sarkozy, elle chasse sur le terrain abandonné par le Front national en espérant capter le sentiment populaire qu’elle partage peut-être en partie. Avec des « coups » médiatiques qui rappellent un Dupont-Aignan qui en mai dernier s’est fait prendre volontairement en photo avec une kalachnikov dans son coffre au poste frontière de Menton, par où passent 100.000 clandestins chaque année.
Les politiques aujourd’hui se lancent dans l’Action directe et le font savoir. C’est évidemment pour faire de l’image, pour leur image. Mais c’est aussi un signe des temps. Ils reconnaissent ainsi que notre démocratie est bloquée. Que les souhaits du peuple, le bon sens élémentaire, et leurs propres convictions ne sont pas pris au sommet de l’édifice politique, filtrés ici, bafoués là par les élites et les sous-fifres qui les suivent bon gré mal gré.