Une nouvelle interview musclée du cardinal Burke : le pape François augmente la confusion

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Un nouvel entretien accordé par le cardinal Raymond Burke à La Nuova Bussola Quotidiana marque une nouvelle étape dans ce qu’il faut bien appeler la résistance à l’erreur qui se révèle de plus en plus nécessaire alors que la « confusion » suscitée par les dits et non-dits du pape François augmente, de l’avis même du cardinal. Ces propos ont été traduits en anglais par Diana Montagna de LifeSiteNews et c’est de sa traduction intégrale que je tire les citations de l’interview rapportées ci-dessous.
 
Le cardinal Burke participera ce samedi 7 avril à une conférence intitulée : « Eglise catholique, où vas-tu », à laquelle se joindront également le cardinal Walter Brandmüller, l’autre survivant des signataires des Dubia à propos d’Amoris laetitia, le cardinal Arinze et le cardinal Joseph Zen, qui exprime si douloureusement son étonnement devant les négociations entre le Saint-Siège et la Chine communiste, au détriment de l’Eglise clandestine fidèle à Rome. Parleront également Mgr Athanasius Schneider, l’ancien président du Sénat et proche de Benoît XVI, Marcello Pera, un membre de l’institut Jean-Paul II pour la mariage et la famille, le professeur Renzo Puccetti… le tout sous le signe du cardinal Caffarra, mort l’an dernier quelques mois après avoir publiquement confirmé la réalisation actuelle de la prophétie qui lui avait été confiée par sœur Lucie de Fatima : la « bataille décisive » entre Notre Seigneur et Satan concernera le mariage et la famille.
 

Pour le cardinal Raymond Burke, le pape François est responsable de l’augmentation de la confusion

 
Lorsque cette journée a été organisée, on ne savait pas encore qu’un nouvel événement allait s’ajouter à la liste des « confusions » du pape François. La presse mondiale a fait un large écho aux propos attribués au pape par son ami athée Eugenio Scalfari sur l’inexistence de l’enfer. C’est peu de dire que le démenti du Vatican était confus et insuffisant.
 
S’exprimant dans les colonnes de La Nuova Bussola, le cardinal Burke a constaté que la confusion à propos de questions aussi fondamentales que le mariage, la famille, les sacrements, le bien et le mal, la vie éternelle et les fins dernières sont de plus en plus répandue. « Et le pape non seulement refuse de clarifier les choses en proclamant la doctrine constante et la saine discipline de l’Eglise – une responsabilité inhérente à son ministère en tant que successeur de saint Pierre – mais en outre, il augmente la confusion », constate le cardinal.
 
« Ce qui s’est passé avec la dernière interview donnée à Eugenio Scalfario pendant la Semaine Sainte, publiée le Jeudi Saint, a dépassé les limites du supportable », a déclaré le cardinal en langage très peu diplomatique. « Le Jeudi Saint est l’un des jours les plus saints de l’année, le jour où Notre Seigneur a institué les très Saints Sacrement de l’Eucharistie et du sacerdoce, de telle sorte qu’Il puisse toujours nous offrir le fruit de sa Passion et de sa Mort rédemptrices en vue de notre salut éternel. En outre, la réponse du Saint-Siège aux réactions scandalisées venues du monde entier a été gravement insuffisante. Au lieu de réaffirmer clairement la vérité à propos de l’immortalité de l’âme humaine et de l’enfer, le démenti se contente d’affirmer que certaines des paroles attribuées au pape entre guillemets ne sont pas les siennes. Il n’affirme pas que les idées erronées et même hérétiques exprimées par ces paroles ne sont pas partagées par le pape, et que le pape les répudie comme contraires à la foi catholique. Cette manière de s’amuser avec la foi et la doctrine, au niveau le plus élevé de l’Eglise, scandalise à juste titre les pasteurs et les fidèles », a précisé le cardinal Burke.
 

Dans sa nouvelle interview à “La Nuova Bussola Quotidiana”, le cardinal Burke parle encore plus clair

 
Interrogé sur le silence du plus grand nombre des évêques et des cardinaux, celui-ci a reconnu que cela ne faisait qu’« aggraver la situation ». Ajoutés à ceux qui « prétendent qu’il ne se passe rien de grave » et ceux qui imaginent « un nouveau paradigme » pour l’Eglise, « une conversion radicale de la praxis pastorale de l’Eglise », ou encore les « promoteurs enthousiastes de la soi-disant révolution dans l’Eglise catholique », ces silencieux laissent s’installer la « confusion et des erreurs susceptibles de mettre les âmes en péril ».
 
Cela ressemble à une « situation apocalyptique », observe l’intervieweur.
 
Réponse du cardinal : « Toute cette situation me porte à réfléchir de plus en plus aux messages de Notre-Dame de Fatima qui nous met en garde contre le mal – un mal plus grave encore que les graves maux subis du fait de la diffusion du communisme athée – qu’est l’apostasie au sein de l’Eglise elle-même. Le numéro 675 du Catéchisme de l’Eglise catholique nous enseigne qu’“avant l’avènement du Christ, l’Eglise doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants” et que “la persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le ‘mystère d’iniquité’ sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité.” »
 
Et de poursuivre : « Dans une telle situation les évêques, les cardinaux ont le devoir de proclamer la vraie doctrine. En même temps, ils doivent inciter fidèles à réparer les offenses faites au Christ et les blessures infligées à son Corps mystique, l’Eglise, lorsque la foi et la discipline ne sont pas convenablement sauvegardées et promues par les pasteurs. Le grand canoniste du XIIIe siècle, Henri de Suse (…), confronté à la difficile question de savoir comment corriger un pontife romain qui agit à l’encontre de sa charge, déclare que le collège des cardinaux constitue un frein de facto vis-à-vis de l’erreur papale. »
 
Le cardinal Burke laissait ainsi entendre qu’une démarche collective des cardinaux est désormais nécessaire mais aussi légitime pour clarifier les choses.
 

Le cardinal Burke affirme qu’il est possible mais aussi « nécessaire » de critiquer le pape François

 
Il a rappelé quelques vérités à cette époque où le mot « révolutionnaire » est utilisé de manière positive, notamment par Scalfari à l’égard du pape François : « Mais l’office pétrinien n’a rien, absolument rien à voir avec la révolution. Au contraire, il existe exclusivement pour la préservation et la propagation de la foi catholique immuable, qui conduit les âmes à la conversion du cœur, et toute l’humanité à l’unité fondée sur l’ordre inscrit par Dieu dans sa création et spécialement dans le cœur de l’homme, la seule créature terrestre faite à l’image de Dieu. C’est l’ordre que le Christ a restauré par le mystère pascal que nous célébrons ces jours-ci. La grâce de la rédemption qui émane de son glorieux Cœur transpercé dans l’Eglise, dans le cœur de ses membres, donne la force pour vivre selon cet ordre, c’est-à-dire en communion avec Dieu et avec son prochain. »
 
Le cardinal Burke s’exprimera ce samedi 7 avril à Rome sur les aspects canoniques du pouvoir du pape. Dans son interview avec Riccardo Cascioli, il revient sur la distinction qu’il a déjà faite lors de précédents entretiens entre la personne du pape et sa charge en tant que successeur de Saint Pierre. Dénonçant la confusion qui existe actuellement entre les deux, qui peut aboutir selon lui à la « papolatrie », le cardinal précise : « L’Eglise existe pour la rédemption des âmes. Tout acte d’un pape qui compromet la mission salvifique du Christ dans l’Eglise, qu’il s’agisse d’un acte hérétique ou d’un acte peccamineux en soi, est tout simplement nul du point de vue de l’office pétrinien. »
 
Et de souligner qu’avec le respect dû à sa charge et à sa personne, il est des circonstances, lorsque le pape « dévie ou semble dévier de la vraie doctrine et de la saine discipline », où « il est non seulement possible mais également nécessaire de critiquer le pape ». D’abord de manière privée, mais en cas de « refus de corriger une manière d’enseigner d’agir gravement défaillante, cette critique doit être rendue publique, parce qu’elle concerne le bien commun au sein de l’Eglise et dans le monde », précise le cardinal Burke. « D’aucuns ont critiqué ceux qui ont publiquement exprimé des critiques à l’égard du pape, affirmant qu’il s’agit d’une manifestation de rébellion ou de désobéissance, mais le fait de demander – avec tout le respect dû à son office – la correction de la confusion ou de l’erreur n’est pas un acte de désobéissance, mais un acte d’obéissance vis-à-vis du Christ et donc vis-à-vis de son vicaire ici-bas. »
 

Jeanne Smits