Comme prévu, Jean-Claude Gaudin annonce qu’il briguera un nouveau mandat de maire. Le candidat de l’UMP joue d’une certaine bonhomie provençale face aux dérives socialistes, mais, en dix-huit ans, il n’a pas fait grand chose pour empêcher le déclin accéléré d’une ville aujourd’hui sinistrée par le communautarisme et le chômage.
Jean Claude Gaudin dénonce avec justesse l’incidence nocive de Paris et Bruxelles sur la gestion de Marseille, mais, significativement, il ne met en avant ni son bilan, ni les plus graves difficultés que connaît sa ville. Il incarne donc idéalement un système politique vieilli qui ne répond pas aux aspirations populaires, par exemple la sécurité, ni ne résout les problèmes de structures : ici le maintien de l’activité portuaire. Il évoque le cas de la SNCM sans oser dire que Marseille, plombée par le syndicalisme CGT, a été sacrifiée au profit de Gênes et Barcelone, avec de maigres compensations tel le tourisme, l’année où la ville a été choisie pour capitale culturelle de l’Europe. Pas un mot non plus des règlements de compte sanglants, ni du changement de population qui pousse les populations les plus anciennes à émigrer dans l’arrière pays. Par une transformation symbolique, Gaudin commence à ressembler à feu Gaston Defferre.