Comment Twitter censure les contenus, sur critères politiques, visant la droite et Trump

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Project Veritas est une ONG américaine menée par James O’Keefe qui dénonce les manipulations de l’information. Voici qu’elle révèle que Twitter se pose désormais en Pravda américaine afin de manipuler la pensée en contrôlant l’accès des gens à l’information. Après avoir mis à jour les obsessions anti-Trump de grands journaux, James O’Keefe s’occupe des médias sociaux. Dans une vidéo cachée qu’il a publiée mardi dernier, un ingénieur de Twitter, Clay Haynes, confie que sa compagnie « est plus qu’heureuse d’aider le Département de la Justice dans ses petites enquêtes » et que pour cela elle transmet au parquet les tweets du président Trump, y compris ses messages directs, ou messages privés, « et même ceux qu’il a supprimés ». Plusieurs autres témoignages sont donnés dans une autre vidéo cachée, révélant un véritable plan de contrôle idéologique et de censure.
 

 

Clay Haynes confie que tous les tweets de Trump, même privés ou effacés, sont envoyés à la Justice

 
Clay Haynes, ingénieur en chef sécurité réseau, parle avec une jeune femme dont il ignore tout de ses liens avec Project Veritas. Il ne sait pas non plus, en ce 3 janvier, qu’il est enregistré. Haynes dit à la jeune femme : « Donc, vous ne faites pas partie des fans de Trump ? ». « Non », répond-elle. Rassuré, Haynes détaille : « Complètement, nous leur envoyons (au Département de la Justice) tous les tweets qu’il a posté, même ceux qu’il a effacés. Tous les messages directs aussi, tous ses textes, bien sûr ! ».  Suit un plaidoyer politique : « Je ne veux pas appartenir à la machine qui fait tomber l’Amérique », référence au fait que le président Trump utilise Twitter comme moyen de communication de masse. Le transmetteur devient acteur, policier, délateur.
 
Certes Twitter s’est défendu de vouloir censurer les dirigeants politiques, incluant Donald Trump. Mais Haynes confie que Trump « est dangereux » et qu’il veut « s’en débarrasser ». L’ingénieur en chef dévoile tout son cynisme : « Nous avons accès au compte de toute personne, à tout message direct, à tout message direct effacé, à tout tweet effacé – je peux même vous dire qui s’est connecté et depuis où, quel est son pseudo et son mot de passe… ». Et de vanter un système « très, très dangereux » et « très très style Big Brother », prévenant qu’il n’y a pas de place pour une opinion de droite chez Twitter, lui « homme de gauche au grand cœur ».
 

Le « shadow banning », discrète censure des contenus politiques que Twitter désapprouve

 
Dans une autre vidéo prise en caméra cachée, publié jeudi, neuf employés actuels ou anciens de Twitter confessent ces avancées du média social géant vers une censure des contenus politiques. La vidéo aborde le « shadow banning » ou la censure de l’ombre. C’est une méthode destinée à bâillonner tout en évitant la fuite du client : on peut continuer à émettre des messages mais personne ne peut les lire. Olinda Hassan, manager sécurité chez Twitter, explique travailler sur un moyen de bâillonner certaines personnes ou idées « pour essayer d’empêcher certains emmerdeurs d’apparaître ».
 
Mo Norai nous éclaire sur la personnalité des « emmerdeurs » visés par Olinda Hassan. Cet ancien agent de surveillance des contenus chez Twitter explique : « Disons que s’il s’agit d’un truc pro-Trump et que si je suis anti-Trump, je réagis type ‘’Je ferme ce compte’’. C’est à votre discrétion. Et si vous êtes anti-Trump, on dira de vous : ‘’Tu sais, Mo, t’as eu raison, vas-y !’’. Donc, sur le seul critère d’un employé qui n’aime pas un message parce qu’il est en faveur de Trump, un compte entier peut être désactivé. L’un des critères implicites, dans ce géant hors sol, est que les contenus de conservateurs, enracinés, sont censurés, ceux de gauche favorisés.
 

La censure du compte Twitter de Julian Assange a résulté d’une pression du gouvernement

 
Pranay Singh, ingénieur de la messagerie directe chez Twitter, confie pour sa part que la suspension du compte Twitter du fondateur de Wikileaks Julian Assange a pu résulter « de pressions du gouvernement américain ». Et, poursuit-il, « ça arrive tout le temps ».
 
Abhinav Vadrevu, ancien ingénieur logiciels chez Twitter, confirme que « la stratégie est le shadow ban », la censure de l’ombre, « qui permet de garder un contrôle optimal ». Les utilisateurs croient alors que leurs posts, leurs idées, n’intéressent plus personne « alors qu’en réalité personne ne les voit ». Vadrevu admet toutefois que la pratique « est risquée » car les gens « vont commencer à râler », que ça va donner « une mauvaise image » et que « c’est pas très éthique »…
 

Twitter cherche un moyen d’automatiser l’ensemble du processus de sélection

 
Le plus choquant vient peut-être de Steven Pierre, ingénieur logiciel chez Twitter, qui explique que l’entreprise développe un moyen d’automatiser le processus de sélection de ce qui peut paraître et ce qui ne le peut pas. « Même une conversation privée pourra être évaluée par la machine, qui décidera si elle est positive ou négative », confie-t-il. Si elle est négative, « elle pourra juste… s’évanouir ». Précision : « On bloquera, disons, une façon de s’exprimer ».
 
Si l’orientation gauchiste de Twitter n’est pas nouvelle, son aide au Département de la Justice « pour ses petites enquêtes » fait froid dans le dos, surtout avec ses moyens informatiques. Pourtant, Twitter avait soutenu Apple l’an dernier quand cette dernière avait refusé d’appliquer une ordonnance de craquage de l’iPhone du terroriste de San Bernardino Syed Farook sous prétexte de respect de la vie privée. « C’était un islamo-terroriste ; c’est le président Trump », commente le chroniqueur conservateur Mitchell Shaw.
 

Matthieu Lenoir