Après un colloque où les malthusiens étaient à l’honneur, l’Académie pontificale des sciences produit une déclaration sur le changement climatique et la santé

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L’Académie pontificale des sciences (PAS) a publié il y a quelques jours une déclaration à l’issue de son colloque du 2 au 4 novembre à la Casina Pio IV dans les jardins du Vatican sur le thème de la « santé des personnes et de la planète » au regard de « notre responsabilité », dans le cadre d’une réflexion sur le « changement climatique, la pollution atmosphérique et la santé ». La liste des signataires est véritablement scandaleuse, puisqu’on y trouve aussi bien des malthusiens opposés à l’enseignement de l’Eglise comme Partha Dasgupta, Jeffrey Sachs ou Stephen Hawking que des politiques de gauche tout acquis à la culture de mort comme Jerry Brown, voisinant avec des ecclésiastiques comme le chancelier de l’académie, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, le cardinal de Florence ou Mgr Cesare Pasini de la Librairie apostolique vaticane.
 
La déclaration partage le ton alarmiste de tous les documents réclamant depuis plusieurs décennies une mobilisation mondiale contre des catastrophes qui se font décidément attendre : il resterait désormais « moins d’une décennie pour mettre en place ces solutions » rendues nécessaires par l’activité humaine nocive pour la Planète à l’âge de « l’Anthropocene ».
 

La déclaration de l’Académie pontificale sciences sur le changement climatique et la santé

 
Pas question, à la PAS, de remettre en doute « le dangereux réchauffement de la planète, laissant derrière nous le climat qui a permis le développement de la civilisation ». Et qui menace directement chaque être humain à travers de nouvelles maladies qui ne cesseront d’agrandir leur emprise : « maladie cardio-vasculaire, AVC, maladie pulmonaire, santé mentale, infection et cancer » ne sont que quelques malheurs qui vont s’abattre sur l’humanité parmi les déplacements de populations, les violences et les conflits. Un véritable nouveau corpus de dogmes qui n’ont rien de révélé.
 
Passons sur les causes énumérées par la déclaration : il n’y a là rien de bien nouveau par rapport aux litanies qu’on nous sert désormais à toutes les sauces à propos de la responsabilité humaine à l’égard du « changement climatique ».
 
Plus intéressantes dans un document émanant du Vatican, estampillé par lui en quelque sorte, sont les « solutions proposées » et bien sûres « urgentes ». Il s’agit de rechercher le « zéro carbone » ainsi que la « pollution de l’air zéro », mais surtout de s’engager au service des Objectifs du développement durable (ODD) et toutes les autres recommandations contenues dans le « programme de développement durable de l’ONU » pour 2030 et dans les accords de Paris. Ces ODD, faut-il le rappeler, visent une redistribution mondiale des richesses et, entre autres, la reconnaissance partout des droits de la santé reproductive, euphémisme onusien pour la légalisation et la diffusion obligatoire de l’avortement et de la contraception.
 
La troisième « solution » prône la « décarbonisation du système énergétique » en privilégiant les énergies « zéro carbone », beaucoup moins fiables et incapables de subvenir aux besoins des milliards d’êtres humains que nous sommes.
 
La redistribution des richesses est explicitement visée puisqu’il est dit que « les riches » ne doivent pas seulement adopter rapidement des pratiques énergétiques et d’utilisation de la terre « sûres » mais aussi financer « les pauvres » afin qu’ils puissent supporter le coût de l’adaptation au changement climatique.
 

Des monsignors et des malthusiens : tous ensemble contre le changement climatique

 
La cinquième recommandation demande la réduction rapide du recours à des polluants dangereux, tandis que la sixième veut en finir avec la déforestation et la dégradation de la nature pour protéger la biodiversité et capturer le carbone atmosphérique. Il va sans dire que cela suppose des règles et un contrôle supranationaux. Et même des taxes supranationales puisque la PAS réclame désormais un « prix du carbone informé par l’estimation du coût social du carbone, y compris les effets sur la santé de la pollution atmosphérique ». N’y aurait-il pas là quelque ingérence du spirituel dans le temporel ? Ou plutôt de faux dogmes dans le domaine des sciences ? Chut ! Galilée ne saurait changer de camp !
 
La 10e recommandation exige « la promotion de changements comportementaux bénéfiques pour la santé humaine et protecteurs de l’environnement telle la consommation accrue de régimes basés sur les plantes ». Il ne s’agit pas de demander aux gens d’être bons en respectant la loi morale mais de sacrifier aux besoins de la planète leurs habitudes alimentaires. On ne demande pas explicitement au monde entier de devenir végétarien mais le cœur y est.
 
On n’oublie pas non plus la « catéchèse ». Evidemment, le mot n’est pas utilisé, mais comment comprendre autrement là 11e recommandation : « Eduquer et donner aux jeunes le pouvoir de devenir les leaders du développement durable » ? Il s’agit bien, par le biais d’une propagande pleinement assumée, de répandre la « vérité » officielle sur le changement climatique et le cas échéant, de dresser les plus jeunes contre leurs parents et aïeux pour faire changer les comportements.
 

Au nom de “Laudato si’”, épouser les ODD et redistribuer les richesses

 
Un peu plus loin, dans la conclusion générale, il est question de « l’électrification de la flotte globale de véhicules », sans qu’il soit bien sûr question du coût écologique du remplacement de millions de voitures, camions, trains etc. par de nouveaux modèles qu’il faudra aussi construire et acheminer partout dans le monde…
 
Pour finir, la déclaration de la PAS veut « promouvoir une alliance avec la société qui rassemble les scientifiques, les décideurs politiques, les personnels soignants, les leaders de la foi ou spirituels, les communautés et les fondations en vue de favoriser la transformation sociétale nécessaire pour atteindre nos buts dans l’esprit de l’encyclique du pape François, Laudato si’ ». Pour cela, la PAS réussit à mettre d’accord déjà des gens que tout oppose théoriquement, mais ce n’est pas pour reconnaître la vérité du Christ et de son Eglise : il s’agit de servir (religieusement ?) notre « maison commune », la Terre.
 
Breitbart souligne que la volonté d’en finir avec une pollution atmosphérique néfaste pour la santé n’a justement rien à voir avec la lutte contre le prétendu « changement climatique », ajoutant que ce sont des pays comme les Etats-Unis qui aujourd’hui font partir de ceux dont l’air est le plus « propre » tandis que la Chine ou la République Centrafricaine affichent des niveaux de pollution sept fois plus importants, et même 12 fois plus mauvais dans le cas de l’Egypte. Les pays développés ont su confronter ce problème sans pour autant renoncer aux énergies fossiles. C’est ce que vous n’entendrez jamais dans le concert de lamentations pour la planète…
 

Jeanne Smits