Les « bisexuels » en plein essor au Royaume-Uni : leur nombre dépasse celui des gays et lesbiennes réunis

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Le nombre de Britanniques qui se définissent comme bisexuels a progressé de 45 % en trois ans, selon les derniers chiffrés publiés par l’Office national des statistiques du Royaume-Uni. Et pour la première fois, davantage de jeunes adultes s’y déclarent bisexuels plutôt que gays ou lesbiennes. Sur le plan social, on y voit une lente dérive vers une situation où de moins en moins de personnes ont une idée nette de la sexualité ; elles se voient plutôt comme situées quelque part sur un curseur entre deux extrêmes, homosexuel ou hétérosexuel – à moins que ce ne soit entre homme et femme.
 
Les derniers chiffres de l’ONS britannique viennent confirmer une enquête menée l’an dernier par YouGov, une société internationale d’études de marché selon laquelle la moitié des jeunes et près du quart de la population totale au Royaume-Uni se définissent comme autre chose que « hétérosexuel à 100 % ».
 

L’essor des bisexuels mis en avant par les statistiques officielles britanniques

 
Les chiffres de l’ONS sont cependant sans commune mesure avec ces assertions du sondeur privé, et aussi sans commune mesure avec ce qu’avancent les activistes du lobby LGBT. En 2015, donc, seul 1,7 % de la population britannique s’identifie comme lesbienne, gay ou bisexuelle, selon son enquête annuelle sur la population. Le lobby de l’identité de genre prétend volontiers qu’environ 10 % de la population n’est pas « hétérosexuelle » – mot que nous employons ici à regret dans la mesure où elle fait de la sexualité normale une sous-catégorie de toutes les sexualités possibles.
 
Malgré la modestie du pourcentage, plus fiable, de l’ONS, celui-ci souligne que l’augmentation de 45 % des « bi » revendiqués est statistiquement significative. Ainsi le nombre de personnes qui se revendiquent ouvertement comme bisexuelles est passé de 230.000 en 2012 à 334.000 lors de l’enquête la plus récente réalisée en 2015. Dans le même temps, le nombre de ceux qui se présentent comme gays ou lesbiennes a progressé plus lentement pour atteindre 586.000 au total, une hausse de 8,3 %.
 

Au Royaume-Uni, on compte plus de bisexuels que les gays et lesbiennes réunis

 
206.000 personnes supplémentaires ont choisi une autre catégorie et environ 2,2 millions de personnes ont refusé de répondre ou ont dit qu’elles ne connaissaient pas l’identité sexuelle. Reste à savoir quelle proportion parmi ces dernières était tout simplement ahuries par la question…
 
Il s’agit bien sûr d’extrapolations à partir d’une enquête : en respectant les prospections, on aboutirait à un total de 3,3 millions de personnes au Royaume-Uni s’identifiant comme autre chose qu’hétérosexuelles, mais sans que l’on sache exactement à quoi cela correspond pour un grand nombre d’entre elles.
 
Il faut cependant souligner la très nette évolution des réponses si l’on compare celles des générations plus anciennes et celles des jeunes de 16 à 24 ans. Parmi cette catégorie, 1,8 % se sont dits bisexuels, contre 1,3 % l’an dernier, tandis que 1,5 % se sont dits gays ou lesbiennes.
 

Plus de bisexuels parce que « la société change »

 
Pour le directeur de Pinknews, média gay, c’est la preuve que « les jeunes sont de plus en plus disposés à reconnaître que leur orientation sexuelle est fluctuante, et qu’ils peuvent être attirés par une personne du même sexe ou par une personne du sexe opposé sans qu’il y ait de contradiction intrinsèque ». « Pour certains cela pourra vouloir dire qu’ils se considèrent comme bisexuels ou pansexuels. Il y a 20 ans, les gens pouvaient bien avoir ce genre de sentiment mais n’auraient pas agi en conséquence, ils pouvaient avoir une attirance pour quelqu’un mais ne pas donner suite. Aujourd’hui, en raison des changements au sein de la société, si vous êtes attiré par quelqu’un, vous pouvez agir », assure Benjamin Cohen, soulignant que les jeunes ont maintenant des « modèles à suivre » pour ce genre de comportement dans le monde du spectacle par exemple.
 
A cela il faudrait ajouter l’incessant matraquage médiatique et scolaire qui a un véritable rôle prescripteur.
 

Anne Dolhein