New York : deux chimpanzés se sont vu reconnaître les mêmes droits que des hommes pour détention abusive par la Stony Brook University

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Pour la première fois, un tribunal de New York a répondu à une demande de « libération » d’animaux présentée par une association de défense des « droits » des « non humains », le Nonhuman Rights Project, en ordonnant que la légalité de leur « détention » dans un centre de recherches de Stony Brook University dans l’Etat de New York soit examinée lors d’une audience convoquée pour le 6 mai prochain. Les défenseurs des chimpanzés Hercules et Leo ont salué la décision du juge Barbara Jaffe en annonçant que pour la première fois, une juridiction américaine reconnaît à des animaux des droits personnels, et par le fait même la personnalité juridique.
 
Le juge new-yorkais a émis un ordre absolument inédit, dotant deux singes des mêmes droits que n’importe quelle personne victime de détention abusive pour ce qui est de l’examen de leur dossier. De là à en conclure que Mme Jaffe les a considérés comme des personnes il y a un pas, mais en tout état de cause le vocabulaire et les moyens choisis ouvrent la porte à une ambiguïté qui est bien dans l’air du temps. Un mouvement de fond – correspondant à l’idéologie de l’« écologie profonde » et au refus de reconnaître la spécificité de l’être humain, doté d’une nature différente de celle des animaux – pousse en effet dans de nombreux pays à considérer les primates comme nos cousins, sinon comme nos frères, et à faire respecter au bénéfice des animaux supérieurs des droits similaires à ceux reconnus aux hommes en tant qu’êtres conscients, raisonnables et qui jouissent du libre arbitre.
 

Stony Brook University va devoir s’expliquer sur la détention abusive de deux chimpanzés

 
C’est en tout cas ce que voudraient faire reconnaître les militants du Nonhuman Rights Project. Ils ont salué la décision du juge à l’égard des deux chimpanzés en reconnaissant que la procédure concernait bien moins le sort de Hercules et de Leo que la recherche d’une décision de principe. En demandant que les deux primates soient transférés vers un « sanctuaire pour animaux » en Floride, les militants veulent en réalité faire opérer une sorte de saut qualitatif brusque à la justice qui contribuerait à opérer la synthèse entre l’être humain – jusqu’ici l’oppresseur – et le primate, désormais considéré comme aussi bien qu’un homme.
 
Que Barbara Jaffe s’oriente pleinement dans cette direction reste à déterminer. Elle a simplement demandé aux avocats de Stony Brook University de répondre devant la justice à la demande des militants des droits des chimpanzés. Pour Nonhuman Rights Project, cela constitue implicitement un mandat de habeas corpus qui garantit à la personne détenue de manière illégale à son sens d’être amenée devant le juge pour que les raisons de son emprisonnement soient présentées, examinées et évaluées. Le habeas corpus ne saurait s’appliquer qu’à un homme.
 

Un juge de New York reconnaît aux chimpanzés un droit à procès, comme des hommes

 
En l’occurrence, il n’y a pas eu de mandat de habeas corpus en tant que tel : les mots ont été rayés sur l’ordonnance, amendée semble-t-il après avoir été prise. Mais il est vrai qu’en acceptant d’examiner la demande, le tribunal de New York a ajouté foi à l’idée que les chimpanzés sont emprisonnés, que leur détention peut être illégale et qu’elle peut et doit être justifiée. Ce qui va déjà loin.
 
Le juge Jaffe pourra décider en mai de se prononcer – ou non – sur le statut des chimpanzés Hercules et Leo.
 
Mais d’ores et déjà, on voit comment, par le jeu des procédures judiciaires – décidément un excellent moyen de faire avancer un projet politique en ces temps de gouvernement des juges – on cherche à aller au bout de l’évolutionnisme idéologique, qui est en définitive une négation de la Création des êtres espèce par espèce et des différences de nature entre celles-ci. La grande confusion, le grand refus de l’identité, tout cela est indispensable à la mise en œuvre d’un panthéisme qui idolâtre le créé en niant l’incréé : Dieu.
 

Anne Dolhein