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Conversion Ă  l’islam de l’ambassadeur d’Angleterre en Arabie saoudite : il fait le Hadj

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En poste depuis trente ans dans des pays musulmans et mariĂ© Ă  une Syrienne musulmane, l’ambassadeur d’Angleterre en Arabie saoudite Simon Collis rend publique sa conversion en faisant le Hadj, le pèlerinage Ă  la Mecque. Cette conversion Ă  l’islam, qui n’est pas la première d’un diplomate anglais, ressemble au syndrome de Stockholm.
 
Simon Collis a Ă©tĂ© nommĂ© ambassadeur en Arabie saoudite en 2015 après avoir Ă©tĂ© chargĂ© d’affaires britannique en Syrie au dĂ©but de la guerre civile. Il avait auparavant Ă©tĂ© ambassadeur au Qatar, et passĂ© le plus clair de sa carrière dans des pays musulmans comme BahreĂŻn, la Tunisie, la Jordanie, le YĂ©men et DoubaĂŻ. Son Ă©pouse, Huda Mujarkesh, musulmane de Syrie, n’est pas Ă©trangère Ă  sa conversion – une musulmane ne peut Ă©pouser qu’un musulman, mais l’inverse est faux – et c’est d’ailleurs par une femme, par un tweet de la militante de l’association pour le droit des femmes en Arabie saoudite, Fawziah el Bakr, que l’on a appris officiellement le grand changement opĂ©rĂ© dans la vie de Collis : «  Le premier ambassadeur d’Angleterre dans le royaume d’Arabie saoudite fait le Hadj après sa conversion Ă  l’islam : Simon Collis avec sa femme Huda Ă  La Mecque. Alhamdulillah, Gloire Ă  Allah Â».
 

Conversion de l’ambassadeur suivie du Hadj en Arabie saoudite

 
Le texte s’accompagne d’une belle photo des deux Ă©poux radieux dans leurs vĂŞtements blancs de pèlerins. Deux membres de la famille royale d’Arabie saoudite ont envoyĂ© leurs fĂ©licitations. Collis peut dĂ©sormais porter le titre honorifique d’ambassadeur Hadj d’Angleterre. Le clergĂ© de la grande mosquĂ©e de Londres s’est rĂ©joui dans les colonnes du Times (les temps changent) de ce que l’ambassadeur puisse ainsi « partager sa rĂ©cente expĂ©rience de Hadj avec ses collègues non musulmans de l’ambassade d’Angleterre Â». En espĂ©rant que sa « position unique Â» puisse avoir une importance vitale dans les relations entre l’islam et le monde non musulman.
 
Le Hadj occupe en effet une place centrale dans la vie des musulmans. C’est l’un des cinq piliers de l’islam avec l’aumĂ´ne, la prière, le jeĂ»ne du ramadan, et la chahada, la profession de foi en Allah et son prophète. Un bon musulman doit le faire une fois dans sa vie. Cette annĂ©e un million huit cent mille fidèles de l’islam ont ainsi visitĂ© La Mecque et les autres lieux « saints Â» de l’Arabie saoudite. Un sixième « pilier Â» a aussi Ă©tĂ© ajoutĂ© : la guerre sainte. La grande, intĂ©rieure et difficile. El la petite, extĂ©rieure et plus facile, contre les « mĂ©crĂ©ants Â», au premier rang desquels se trouvent les chrĂ©tiens.
 

Soumission de l’Angleterre Ă  l’islam : un prĂ©cĂ©dent

 
Le Foreign Office et l’ambassade d’Angleterre en Arabie saoudite se sont refusĂ©s Ă  tout commentaire, estimant que la conversion de Simon Collis Ă©tait une « affaire privĂ©e Â». Sont-ils bien sĂ»r d’avoir raison ? Sans doute Collis n’est-il pas le premier diplomate anglais Ă  annoncer sa conversion Ă  l’islam. Ce fut dĂ©jĂ  le cas de Charles Le Gai Eaton dans les annĂ©es cinquante, et cela ne l’empĂŞcha pas d’occuper ensuite honorablement ses postes en Inde, Ă  Trinidad et au Ghana. Mais l’Angleterre demeurait encore, Ă  l’Ă©poque, une superpuissance mondiale, l’immigration restait faible en Grande Bretagne, et l’influence de l’islam paraissait en complète rĂ©gression, y compris dans les pays musulmans oĂą les forces dites progressistes, qui paraissaient avoir le dessus, s’en affranchissaient bruyamment.
 
Aujourd’hui, la situation s’est inversĂ©e, et l’islam occupe une place grandissante dans une Angleterre envahie et divisĂ©e par la charia, et dont la capitale est dirigĂ©e par un maire musulman qui n’hĂ©site pas Ă  interdire des publicitĂ©s dans le mĂ©tro au nom de l’islam. De mĂŞme que les victimes d’un rapt ou d’une attaque peuvent prendre fait et cause pour leur agresseur, ce que les psychologues dĂ©crivent sous le nom de « syndrome de Stockholm Â», de mĂŞme semble-t-il qu’une partie des Ă©lites d’Angleterre se soumette de bon cĹ“ur Ă  l’islam envahisseur. DĂ©jĂ  au dix-neuvième siècle William Quilliam, ambassadeur d’Angleterre auprès de l’empire ottoman s’Ă©tait converti Ă  l’islam sous le nom d’Abdallah : comme par hasard, il avait adoptĂ© le point de vue musulman contre celui de son pays et avait condamnĂ© « l’impĂ©rialisme Â» de l’Angleterre au Soudan.
 

Pauline Mille