Après la remise en selle de la « politique de Mexico » – le très symbolique tout premier décret du président Trump pour mettre fin au financement américain de l’avortement par le biais d’ONG internationales – plusieurs nouvelles décisions ont déjà accentué le penchant pro-vie de la nouvelle administration. Avec Trump, si la tendance se confirme et que les mesures sont efficacement mises en œuvre, les Etats-Unis s’avanceront bien plus loin sur le chemin du respect de la vie qu’avec les présidents réputés les plus favorables. Ainsi, une nouvelle loi interdisant définitivement tout financement de l’avortement par le contribuable est sur les rails. Et Donald Trump s’est déjà engagé à la signer pour qu’elle entre en vigueur, si elle passe la barre du Congrès.
Par 283 voix contre 183, la chambre des représentants a adopté lundi une loi garantissant l’absence totale d’argent public pour le financement de l’avortement : pas un centime du contribuable ! Ce ne sera certes pas une révolution : l’amendement Hyde assurait déjà l’absence de financement fédéral dans ce domaine. Mais avec le nouveau texte introduit par le représentant Chris Smith, élu du New Jersey, l’un des plus solides hommes politiques en matière de respect de la vie les États-Unis, il ne sera plus nécessaire de renouveler chaque année le vote de l’amendement sujet à une approbation annuelle.
Trump tient bon sur la question pro-vie
Ledit amendement a déjà sauvé plus de 2 millions de vies depuis sa première adoption en 1976, selon une étude menée par le Charlotte Lozier Institute. Il a permis d’éviter que les contribuables américains soient obligés contre leur gré à participer au financement de la mise à mort d’enfants à naître ; une cause qui reste d’actualité puisqu’un sondage mené au début de cette année 2017 montrait que 61 % des Américains sont opposés au financement de l’avortement par l’impôt. L’amendement a notamment permis de faire payer l’avortement par le biais de l’assurance solidarité Medicaid.
Explicitement, le nouveau texte de Chris Smith interdit également le financement de l’avortement dans le cadre de l’Obamacare, en attendant son remplacement par un autre système promis par Donald Trump. A l’heure actuelle, selon l’organisme de veille sur l’action du gouvernement, le Government Accountability Office, 1.036 plans d’assurance vendus dans le cadre de l’Obamacare en 2014 couvraient explicitement l’avortement à la demande. D’autres ne le précisent pas, mais manquent de « transparence » par rapport à cette question. Cette utilisation des fonds publics était niée par les Démocrates mais Chris Smith a tenu bon.
Des décisions pro-vie à la Maison Blanche et chez les Représentants
Aussitôt le texte adopté par la chambre des représentants, la Maison-Blanche a fait un communiqué indiquant que l’Administration « soutient fortement HR7 » – ainsi est désignée cette loi – ajoutant que « si le président devait se voir présenter HR7 dans sa forme actuelle, il signerait la loi ». Le communiqué précise : « Cette loi continuerait d’interdire au gouvernement fédéral de payer des procédures à l’aide des taxes des Américains qui ont à l’égard de l’avortement des objections morales ou religieuses ». On est loin d’un tel respect des consciences en France où les fonds publics financent l’« IVG » à 100 %…
Il reste maintenant à faire adopter le texte par le Sénat.
C’est peu de dire que les organisations américaines sont très heureuses. Elles attendent encore beaucoup de la nouvelle administration. Pour Tony Perkins, les Etats-Unis « avancent vers une nouvelle ère où tous les êtres humains, nés ou à naître, seront protégés par la loi ».
Les Pays-Bas veulent compenser les décisions pro-vie des Etats-Unis
Entre-temps, les réactions à la mise en place de la politique de Mexico et l’avancée de ce texte ne se sont pas fait attendre. Le cardinal Dolan, archevêque de New York, a publié un communiqué pour se féliciter de la décision : « C’est une étape bienvenue vers la restauration et la mise en œuvre d’importantes politiques fédérales qui respectent le plus fondamental des droits de l’homme, le droit à la vie, ainsi qu’un consensus bi-partisan de longue date visant à éviter que des Américains ne soient contraints à prendre part à l’acte violent qu’est l’avortement ».
« Nous applaudissons cette action du président Trump » ,a déclaré le cardinal.
A l’inverse, les Pays-Bas ont prévu de mettre en place un fonds global destiné à aider les femmes à avoir accès à l’avortement malgré l’arrêt du financement par les États-Unis. Le gouvernement néerlandais s’est entendu lors de discussions préliminaires avec d’autres membres de l’Union européenne qui ont réagi positivement, selon un porte-parole du ministère des affaires étrangères. Ce fonds global accueillera le financement offert par d’autres gouvernements du monde ainsi que des sociétés commerciales et des ONG. Il devra recueillir au moins 600 millions de dollars pour compenser le manque de financement américain au cours des quatre années à venir, ont estimé les responsables néerlandais du ministère de l’aide au développement.