Selon Goldman Sachs, le pétrole va encore chuter en raison d’une surproduction devenue impossible à stocker

Goldman Sachs pétrole chute surproduction
 
Il n’y a même plus assez de place dans les pétroliers qui mouillent au large des côtes, leurs entrailles remplies d’« or » noir de moins en moins précieux, dans l’attente d’une remontée des prix : 100 millions de barils en attente de preneurs. L’Iran a lui aussi des stocks dans des pétroliers : 30 millions de barils qui pourront être vendus dès la levée de l’embargo.
 
La banque américaine a mis en garde ses clients contre l’achat de pétrole alors que le temps reste clément en raison d’El Niño et que le marché continue d’être inondé. Elle voit les prix dégringoler à 20 $ le baril, le niveau plancher où les exploitants travaillent tant à perte qu’ils cessent de produire.
 

Goldman Sachs recommande de ne pas acheter de pétrole en raison de la surproduction qui plombe les prix

 
La question est de savoir qui sera mis à genoux.
 
L’Arabie Saoudite, en plein dans la guerre des prix, exporte pour la première fois vers la Suède et la Pologne qui se détournent de la Russie, leur fournisseur habituel. Et l’Irak vend déjà à 30 dollars, tant est grand son besoin de liquidités.
 
La Chine en profite actuellement à hauteur de 200.000 à 300.000 barils par jour pour augmenter sa réserve stratégique, souligne de son côté David Hufton, du groupe de courtiers en pétrole PVM : elle est actuellement de 50 jours contre un minimum de 90 jours recommandé par l’Agence internationale de l’énergie. Des zones de stockage sont en cours de construction.
 

100 millions de barils de pétrole attendent dans des pétroliers que les prix montent

 
Dans ce jeu de concurrence à la mort, les Etats-Unis semblent vouloir maintenir leur production. Et l’Arabie, qui annonce sans cesse une remontée des prix alors qu’elle essuie les critiques de ses partenaires de l’OPEC, qui ont les reins moins solides. Chacun semble prêt à aller jusqu’au bout, mais aucun ne semble devoir tirer seul les marrons du feu.
 
Les effets politiques, eux, risquent d’être plus durables si la « guerre des prix » continue, frappant des pays comme la Russie, l’Algérie, le Venezuela…
 

Anne Dolhein