Une infirmière de l’Ontario contrainte à la démission parce qu’elle refuse toute participation à l’euthanasie

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Mary Jean Martin

 
On ne fusille pas ceux qui s’opposent à la dictature du relativisme, pour laquelle tout est relatif sauf la culture de mort. On les persécute dans leur vie familiale ou professionnelle : au bout du compte, c’est la mort sociale qui est recherchée. Une infirmière canadienne vient d’en faire l’expérience : Mary Jean Martin a été contrainte à la démission dans l’Ontario pour la simple raison qu’elle refuse toute participation à l’euthanasie, devenue légale dans le pays l’an dernier. C’est une grave atteinte à l’objection de conscience, dira-t-on. C’est surtout une intolérable pression pour obliger des personnes à participer non pas à ce qu’elles jugent subjectivement mauvais, mais à ce qui est objectivement criminel.
 
Mary Jean Martin s’occupait principalement de personnes âgées et très malades. C’était sa vocation : entrée dans la profession à la fin des années 1980, elle voulait avant tout aider les plus « vulnérables », ceux qui sont en difficulté. Elle était chargée de coordonner les soins à domicile pour le compte du Local Health Integrated Network (Réseau local intégré pour la santé), organisme public parfaitement aligné sur l’idéologie du gouvernement socialiste de l’Ontario.
 

Dans l’Ontario, la participation à l’euthanasie obligatoire pour les personnels de santé

 
Le clash est survenu lorsque l’infirmière a reçu notification, comme tous ses collègues, d’une nouvelle obligation : tous les travailleurs de santé allaient devoir signer une déclaration et prononcer un serment d’allégeance par lesquels ils s’engageraient à respecter et à mettre en œuvre les lois du Canada – y compris la nouvelle loi sur l’euthanasie et le suicide assisté.
 
Cette loi sur « l’aide médicale à mourir », adoptée pour l’ensemble du Canada à l’initiative du gouvernement de Justin Trudeau, a été assortie dans l’Ontario d’une loi locale, le « Bill 84 », obligeant médecins et infirmières dans la province à participer à l’euthanasie et au suicide assisté si leurs patients le demandent.
 
Mary Jean Martin a loyalement prévenu son supérieur hiérarchique qu’elle ne signerait pas un tel serment dans la mesure où elle est en désaccord avec ces nouvelles lois. Réponse : « Tous les employés, en leur qualité de fonctionnaire, doivent prononcer ce serment professionnel d’allégeance. S’ils ne le signent pas ou ne prononcent pas cela est considéré comme une démission automatique de votre poste. »
 
Mme Martin n’a pas hésité une seconde. « Lorsqu’on m’a dit que je devrais soit prêter serment sois être considérée comme démissionnaire de mon poste, j’ai dit que je préférais démissionner plutôt que de transiger avec ma foi », a-t-elle expliqué, affirmant qu’en tant que croyante, elle prend au sérieux le commandement de Dieu interdisant de tuer.
 

Une infirmière a dû démissionner en raison de ses convictions chrétiennes

 
« Dieu n’a pas fait des lois pour être dur avec nous. Il a fait les commandements pour notre bien, afin que nous puissions vivre comme sa famille sur cette terre », a-t-elle ajouté, précisant qu’elle récuse toute forme de participation à l’euthanasie, y compris le fait de donner « quelque renseignement ou information que ce soit » demandé par un patient désirant une aide au suicide.
 
Il a été clairement signifié à Mary Jean Martin qu’il lui incomberait une obligation de discuter « de manière effective » avec tout patient réclamant une assistance médicale pour mourir. Si elle ne voulait donner aucun renseignement, elle aurait l’obligation de mettre ses patients en relation avec un collègue plus complaisant. « Je leur ai dit que je ne pouvais pas, en bonne conscience, faire ne serait-ce que cela. Je ne voulais pas jouer un rôle dans la mort de quiconque », explique-t-elle aujourd’hui.
 
Mme Martin dénonce la « violation de droits humains » dont elle fait l’objet : « Pourquoi vient-on subitement de m’arracher le droit de vivre paisiblement selon mes propres croyances au sein d’une société libre et inclusive ? » On pourrait pointer la naïveté de cette infirmière de 30 ans d’expérience qui ne sait pas qu’il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Mais cela fait des décennies et davantage – cela date de 1789 – que l’on chante cet air de la liberté, et que les braves gens sont endoctrinés. Ce qui a changé, c’est le piège est devenu plus visible et qu’il se referme plus volontiers.
 

Le refus de l’euthanasie en opposition avec les valeurs absolues de la dictature du relativisme

 
Cette infirmière passionnée par sa volonté d’aider, de soigner, de guérir, guidée par la charité dans son sens le plus noble et le plus fort, l’amour surnaturel du prochain, se rend compte aujourd’hui d’une réalité terrifiante. Elle a expliqué qu’en tant que chrétienne, il lui a été dit « de manière assez évidente » par certains de ses supérieurs hiérarchiques qu’il n’y aurait plus de place pour elle dans l’industrie des soins. « On est en train d’éliminer les chrétiens par filtrage », c’est sa conviction.
 
Et lorsqu’il n’y aura plus de chrétiens convaincus, quand l’amour vrai et fort du prochain aura été éliminé, remplacé par sa parodie humaniste, il n’y aura plus d’option face à la mort comme « solution » aux problèmes de santé. En attendant que celle-ci ne devienne la solution à la pression budgétaire de la maladie et de la grande vieillesse…
 

Jeanne Smits