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Cannabis : en Uruguay, la lĂ©galisation de la marijuana a provoquĂ© l’augmentation du trafic de stupĂ©fiants et du nombre de crimes

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Mario layera


 
Le directeur national de la police en Uruguay, Mario Layera, a dĂ©clarĂ© lors d’un entretien avec la radio El Espectador que la loi de lĂ©galisation de la marijuana n’a pas eu pour effet de rĂ©duire le trafic de stupĂ©fiants : pire, ce trafic accru a eu pour consĂ©quence une augmentation des assassinats. Alors qu’il est de bon ton de rĂ©clamer la dĂ©pĂ©nalisation du cannabis pour faire disparaĂ®tre la dĂ©linquance et la criminalitĂ© liĂ©es Ă  la distribution de cette drogue dite « douce Â», les faits viennent dĂ©montrer que c’est l’inverse qui est vrai. L’Uruguay commence Ă  avoir une certaine expĂ©rience dans le domaine, puisque sa loi de libĂ©ralisation date de 2013, sous la prĂ©sidence Mujica.
 
« L’annĂ©e dernière, nous avons connu les niveaux historiquement les plus Ă©levĂ©s de saisies de cannabis en provenance d’autres rĂ©gions. Cela nous permet de comprendre que le marchĂ© clandestin et le trafic vers l’Uruguay n’ont pas Ă©tĂ© modifiĂ©s de manière notable Â», a dĂ©clarĂ© le haut responsable de la police.
 

La légalisation du cannabis en Uruguay liée à l’augmentation du crime

 
En 2016, la drogue la plus saisie en provenance de l’étranger aura Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©ment la marijuana, 4,305 tonnes ayant Ă©tĂ© saisies depuis le dĂ©but de l’annĂ©e jusqu’au 18 dĂ©cembre, contre 2,52 tonnes en 2015. La cocaĂŻne est la deuxième drogue saisie en termes de volume en 2016, Ă  144,4 kg.
 
La loi uruguayenne permet la production privĂ©e de la marijuana sous contrĂ´le de l’Etat, et autorise Ă©galement la culture domestique pour la consommation personnelle, ainsi que la crĂ©ation de clubs de production coopĂ©rative, entre autres. La loi prĂ©voyait aussi la vente de cannabis en pharmacie, mais la mise en Ĺ“uvre de ce point a Ă©tĂ© retardĂ©e pour des raisons logistiques.
 
Cela dit, on peut dire que l’accès Ă  la drogue a Ă©tĂ© largement facilitĂ©.
 

Le trafic de stupéfiants n’a pas baissé malgré la production légale de la marijuana

 
Pour autant, le trafic illĂ©gal n’a pas cessĂ© – il a semble-t-il très fortement augmentĂ© au contraire – pas plus que la criminalitĂ© qui lui est associĂ©e n’a diminuĂ©. Mario Layera a soulignĂ© que le nombre de dĂ©lits et d’homicides enregistrĂ©s ne cessent d’augmenter, suivant une tendance dont on a vu les dĂ©buts en 2005, Ă  mesure que progressaient l’offre et la demande de stupĂ©fiants.
 
Ces dernières annĂ©es, la police a constatĂ© une augmentation des assassinats d’hommes jeunes, souvent liĂ©s Ă  des règlements de compte liĂ©s au trafic de stupĂ©fiants.
 
Alors que les autoritĂ©s uruguayennes mettent en place de nouvelles stratĂ©gies pour combattre le crime organisĂ©, des responsables du ministère de l’intĂ©rieur, des policiers, des juges et plusieurs « personnalitĂ©s des droits de l’homme Â» ont Ă©tĂ© menacĂ©s : « Il existe de nouvelles organisations criminelles qui ne sont pas d’accord avec certaines “mesures de sĂ©curité”. Â»
 
On s’en serait un peu doutĂ©.
 

Anne Dolhein