DRAME HISTORIQUE
The lost City of Z ♠


 
The lost City of Z, ce qui pourrait tout de même être traduit pour la distribution en France par La Cité perdue de Z, est un titre trompeur. Le grand public français qui n’a jamais entendu parler de la théorie de Z, s’attend à un film d’action, d’aventure, une forme de variation située quelque part entre Tarzan et Indiana Jones. Or, il n’en est rien, le film se veut sérieux, un drame historique authentique, un hommage sérieux rendu à un explorateur britannique réel, et à peu près oublié aujourd’hui, Percy Fawcett (1867-1925). Il a passé des décennies dans la première moitié du vingtième siècle à explorer la forêt équatoriale profonde, et beaucoup plus profonde et isolée à l’époque qu’aujourd’hui, au cœur du Brésil amazonien ou aux confins de la Bolivie et du Brésil. Cet homme a été habité par l’obsession de découvrir Z, c’est-à-dire la cité mystérieuse d’Eldorado. Précisons que cet homme a fini par disparaître définitivement dans la forêt profonde, avec ses fils endoctrinés : peut-être est-il mort de maladie, d’un accident, ou tué par les Indiens. Ces Indiens avaient certes toutes les raisons de se méfier des hommes étrangers, car ils avaient beaucoup souffert, y compris dans un passé relativement récent de la fin du XIXème siècle, des comportements violents de trafiquants européens ou brésiliens.
 

The lost City of Z : un film ennuyeux et à l’esprit douteux

 
Rien ne ressemble plus à des plans cinématographiques de forêt vierge que d’autres plans de forêt vierge…Les paysages varient peu. Les personnages tournent en rond. Le propos du film consiste à donner raison absolument à cet explorateur à demi-fou, et à se moquer des géographes prudents de Londres. Ces derniers étaient probablement dans le vrai, ou bien davantage. Il a certes existé une civilisation rurale, agricole, des Indiens des forêts avant l’invasion européenne du XVIème siècle. Mais une ou plusieurs cités gigantesques, à l’architecture colossale, des rêves de Fawcett, n’ont très probablement jamais existé. Les fameuses images satellites qui ont révélé la présence d’anciens champs, villages et routes en Amazonie, n’ont nullement retrouvé des traces de cités disparues, contrairement aux jungles comparables d’Asie du Sud-Est ou d’Amérique centrale par exemple. Le propos, aventureux et même faux, sert en outre de prétexte à une énième lourde démonstration de propagande contre les crimes historiques des Européens, parfois réels soit – mais quelle civilisation aurait été exempte de toute violence discutable ?- mais aussi souvent imaginaires ou très exagérés. En outre, le choc microbien qui a effectivement tué 90 % des Indiens était totalement involontaire. The lost City of Z a donc été évidemment très encensé par la critique officielle, ce qui confirme bien qu’il s’agit d’un film ennuyeux et à l’esprit douteux.
 

Hector JOVIEN

 
Lost city drame historique film