Le NHS met en place un rationnement des soins pour les obèses et les fumeurs en Angleterre

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Le rationnement des soins est à l’ordre du jour en Angleterre, où la prétendument emblématique National Health Service, la NHS, ne sait plus comment se sortir d’un déficit croissant. Comme la Sécurité sociale française, le système de soin étatisé britannique – où en outre tout est gratuit – multiplie fermetures de lits, mesures coercitives et autres atermoiements pour tenter de réduire ses coûts. Les responsables de la NHS dans le Yorkshire viennent de décider de retarder l’accès aux opérations chirurgicales non vitales pour les personnes obèses et les fumeurs.
 
Même s’il s’agit de chirurgie « non urgente », cette manière d’accorder les soins à la tête du client marque une étape. Il s’agit pour une institution publique de mettre en place une discrimination délibérée fondée sur le comportement conforme ou non aux normes fixées par l’État d’après des critères qui sont supposés en résulter. Car la question se pose tout de même : l’obésité de tel ou tel est-elle due à sa gourmandise, sa gloutonnerie, sa configuration génétique, ou son manque de moyens – puisque manger équilibré coûte plus cher ? Revient-il à l’Etat et à ses affidés de « punir » les vices ?
 

La NHS obligera les fumeurs et les obèses à attendre

 
Pour l’heure valable dans le seul Yorkshire, la décision pourrait s’étendre au reste du Royaume-Uni, ont averti des médecins inquiets de voir d’autres commissaires de la NHS à travers le pays encouragés à prendre des mesures semblables.
 
Aux termes des nouvelles règles, les personnes en surpoids qui ne perdraient pas quelques livres selon les critères de la NHS – 10 % de leur poids si leur indice de masse corporelle est supérieur à 30 – seraient empêchés d’accéder aux actes chirurgicaux électifs pendant une période pouvant aller jusqu’à 12 mois ; les fumeurs devraient attendre six mois en cas de refus d’arrêter de fumer.
 
Seraient concernés toutes les opérations planifiées, y compris celles pour le col du fémur, les amygdales, les hernies, la cataracte… à l’exception des traitements d’urgence et des opérations pour le cancer. Les restrictions ne concernent pas les enfants.
 

Le rationnement des opérations non urgentes approuvé en Angleterre

 
Les mesures mises en place par les autorités sanitaires du Yorkshire avaient été gelées dans un premier temps en septembre à la suite des protestations des chirurgiens et de groupes de pression. Elles ont entre-temps été approuvées par NHS England au motif que le rationnement permettra de « soigner ceux qui en ont le plus besoin ».
 
Elles s’ajoutent à des restrictions plus modestes déjà en place pour les patients obèses et les fumeurs. Leur approbation au niveau national s’impose dans la mesure où la zone « Vale of York » est actuellement sous tutelle, et elle a pour conséquence d’ouvrir systématiquement la porte à l’idée du rationnement dans l’ensemble du pays.
 

Les soins conditionnés par un comportement défini par la NHS

 
Pour Clare Marx, présidente du Collège royal des chirurgiens, l’approche est la fois « mauvaise et franchement choquante »: « La décision de soigner un patient doit être fondée sur ses besoins et non sur des critères arbitraires… La crise financière de la NHS n’est pas une question abstraite : elle affecte le droit fondamental des patients ; en outre, si on frappe cette fois les fumeurs et les patients obèses, sur qui les prochaines décisions de rationnement tomberont-elles ? »
 
La réponse, on l’a déjà pour partie : les trois quarts des hôpitaux anglais refusent déjà de pratiquer des opérations de la cataracte, d’un coût de 1.000 livres sterling par œil, sur les personnes âgées, sauf si leur vision est extrêmement dégradée.
 
Conséquence inéluctable du socialisme qui spolie les salariés, les appauvrit et les laisse sans défense face à l’Etat, la redistribution des sommes ainsi confisquées se fait en fonction de la docilité à se conformer aux injonctions de l’administration et de ses « valeurs » de plus en plus opposées à la loi naturelle et au simple bon sens. On touche ici la véritable nature du socialisme, monstre que la pusillanimité des uns et la cupidité des autres entretiennent, collectivisme qui accapare toutes les ressources de la société pour les mettre au service de ses utopies contre la volonté populaire.
 
Le rationnement aujourd’hui, l’euthanasie demain ?
 

Anne Dolhein