De nouveaux membres de l’Académie pontificale pour la vie hostiles à l’enseignement d' »Humanae vitae »

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Au moins cinq des 28 nouveaux membres nommés à l’Académie pontificale pour la vie ont manifesté leur opposition à l’enseignement de l’Eglise sur la contraception, se montrant hostiles à l’encyclique Humanae vitae et désireux de voir son texte révisé, affirme Edward Pentin dans une enquête publiée par le New Catholic Register. Si le nouveau conseil d’administration et la centaine de « membres correspondants » compte bon nombre de solides défenseurs de la vie et de la doctrine et de la morale catholiques, les nouvelles nominations posent déjà des questions quant à l’orthodoxie de certaines personnes censées être en pointe pour l’affirmation des vérités que l’APV est chargée de promouvoir.
 
Ces nominations ajoutent à l’inquiétude suscitée par la personne du nouveau président de l’APV, Mgr Vincenzo Paglia, et par la présence parmi les 45 membres ordinaires et cinq membres honoraires dont la nomination avaient été annoncée en juin dernier d’un chercheur juif et d’un chercheur musulman, ainsi que du pasteur anglican, le professeur Nigel Biggar d’Oxford, favorable à l’avortement jusqu’à 18 semaines et à des positions sur l’euthanasie incompatibles avec l’enseignement catholique.
 

Plusieurs nouveaux membres de l’Académie pontificale ne brillent pas par leur orthodoxie

 
La nouvelle équipe du conseil de gouvernement composé de six membres comprend plusieurs anciens membres de l’Académie pontificale pour la vie, mais en tant que nouveau président de l’Institut pontifical Jean-Paul II, y siègent également automatiquement Mgr Pierangelo Sequeri, spécialiste en théologie esthétique et en musicologie, sans compétence particulière en bioéthique. Il est réputé avoir fait partie des organisateurs du « synode secret » sur la famille le 25 mai 2015 à Rome : cette discrète « journée d’étude sur la pratique pastorale en matière de mariage et de famille » avait pour objectif de faire réfléchir à la reconnaissance des unions homosexuelles et d’assouplir les normes de l’église quant à la moralité conjugale, ainsi que la possibilité de faire communier les divorcés remariés. Elle était soutenue par diverses conférences épiscopales, parmi lesquelles la conférence des évêques de France.
 
Sequeri est ainsi l’auteur de l’édition italienne d’un livre sur Amoris laetitia : tournant décisif pour la théologie morale, qui présente l’exhortation comme un changement de paradigme pour l’ensemble de la théologie morale et spécialement pour l’interprétation d’Humanae vitae.
 

Hostiles à « Humanae vitae », les voilà chargés de promouvoir la morale et le message pro-vie de l’Eglise !

 
Quelques autres nouveaux membres de l’APV nommés début août ou dès le mois de juin sont connus pour avoir remis en question l’enseignement sur la contraception, ce qui revêt une importance particulière, note Ed Pentin, alors que l’on s’apprête à fêter les 50 ans d’Humanae vitae. Et qu’une commission vaticane a été chargé d’approfondir les circonstances historiques de sa rédaction – on sait que le pape Paul VI avait rejeté l’avis favorable à la contraception une commission qu’il avait nommée pour réfléchir au sujet.
 
Ainsi Anne-Marie Pelletier, spécialiste d’études bibliques en France, avait-elle participé au « synode secret » du 25 mai 2015 en faisant la promotion de la communion pour les divorcés remariés au nom de la « sympathie » d’un nombre croissant des catholiques pour ces personnes.
 
Le jésuite français du centre Sèvres Alain Thomasset, nouveau membre lui aussi, était à la réunion du 25 mai où il avait plaidé pour la prise en compte des développements historiques et biographiques dans la vie pastorale et morale de la famille.
 
« L’interprétation de la doctrine des actes dits “intrinsèquement mauvais” me paraît être l’une des sources fondamentales des difficultés actuelles de la pastorale des familles, car elle détermine en grande partie la condamnation de la contraception artificielle, celle des actes sexuels des divorcés remariés et celle des couples homosexuels même stables. Elle apparaît à beaucoup comme incompréhensible et semble pastoralement contre-productive », avait déclaré à cette occasion le père Thomasset. Il ajoutait qu’« une relation homosexuelle vécue dans la stabilité et la fidélité peut être un chemin de sainteté ».
 

Des jésuites et des participants au « synode secret » favorable aux unions gays et à la communion des divorcés remariés

 
Le père Maurizio Chiodi, autre nouveau membre de l’APV, enseigne la théologie à Milan. Il est favorable à la contraception artificielle s’il faut en croire des citations rapportées par le journal des évêques italiens Avvenire en juillet 2015. Il a écrit dans un livre auquel a également contribué Mgr Sequeri que la contraception artificielle peut être morale alors que la planification familiale naturelle peut être immorale : « Ce n’est pas la méthode elle-même qui détermine la moralité, mais la conscience des époux, leur sens des responsabilités, leur volonté authentique de s’ouvrir à la vie. » Une vision clairement rejetée, dans la continuité de la doctrine catholique, par Humanae vitae.
 
Le cinquième nouveau membre de l’APV à avoir exprimé un point de vue hétérodoxe sur la question est le père jésuite Humberto Miguel Yanez, cité par Avvenire comme ayant affirmé que la contraception artificielle est parfois licite. Il est le directeur de département de théologie morale à l’Université pontificale grégorienne.
 
Un sixième membre, jésuite également, le père Carlo Casalone, n’a pas fait de déclarations personnelles au sujet du contrôle des naissances mais il préside la fondation Carlo Maria Martini. Le défunt cardinal faisait partie des critiques les plus virulents d’Humanae vitae, l’accusant d’avoir fait fuir de nombreux catholiques. Il était favorable à « une nouvelle culture de la tendresse et une approche de la sexualité qui soit plus libre de préjugés ».
 
Qu’en pense le père Casalone ? Interrogé sur ce point par Edward Pentin, il a refusé de répondre.
 

Jeanne Smits