La compagnie aérienne British Airways a été embarquée dans une sombre histoire de sexisme qui l’oppose à l’avocate très médiatique, Miriam Gonzalez Durantez, témoin effarée d’une publicité « stéréotypée » découverte au fil des pages de son magazine de bord. Elle explique avoir voulu « hurler de colère » quand ses yeux sont tombés sur l’image d’une montre Disney rose bonbon proposée à l’achat avec ces mots : « La montre parfaite pour votre petite princesse. »
Tempête dans une tasse de thé ? Sans doute. Mais Mme González Durantez se trouve être l’épouse de l’ex-Premier ministre délégué du Royaume-Uni, Nick Clegg, et l’objet de sa colère bénéficie de toutes les protections mises en place par l’idéologie du genre, ce qui donne du corps à sa campagne.
Me Gonzalez s’est tournée vers les réseaux sociaux pour dénoncer British Airways. Elle a choisi Instagram pour exprimer publiquement ses reproches : « Quand vous subissez un retard de 2 h 30 sur un vol British Airways… que vous ouvrez le magazine de bord et que vous avez envie de hurler : Arrêtez-de-traiter-les-filles-de-petites-princesses ! Cela ne peut pas être si difficile pour une compagnie aérienne de faire bien les choses. »
British Airways prêt à tout pour éviter les accusations de sexisme
On dira que c’est l’irritation causée par le retard qui a rendu cette avocate féministe particulièrement disposée à l’explosion. Mais faut-il que l’idéologie soit bien ancrée pour s’exprimer justement à ce moment-là.
Du coup, British Airways ne sait plus où donner de la tête. Il y a deux mois à peine, BA a été contraint de présenter des excuses officielles à un professeur d’université féminin qu’il accusait de promouvoir les « stéréotypes de genre » en qualifiant son mari de « chef de famille » sur les documents relatifs à leur carte de membres de l’Executive Club de la compagnie. Mots « surannés et sexistes », s’était plainte Ruth Blakeley – et les responsables s’étaient aplatis, sans tarder.
Il y a moins d’un mois, ce sont les hôtesses de l’air, pardon, les membres féminins de l’équipage de cabine, qui se sont révoltées contre l’obligation de porter un sac à main comme élément de leur uniforme.
BA a répondu à Mme Durantez en soulignant que British Airways est la compagnie britannique qui a le plus de pilotes féminins : « A ce titre, nous somme entièrement d’accord pour dire qu’il faut en finir avec les stéréotypes. »
Les fillettes du XXIe siècle ne sont plus des petites princesses
Ils ont bien fait de l’appeler Mme Durantez, sans quoi ils se seraient pris une nouvelle volée de bois vert. Pas plus tard que février, elle avait critiqué les organisateurs d’une réunion dans le cadre de la journée internationale de la femme qui l’avait appelée « Mrs Clegg ». « Ça ne va pas. Nous ne sommes pas définies par la personne que nous avons épousée ou avec laquelle nous couchons. »
Bref, elle ne supporte ni l’ordre naturel ni le cadre traditionnel du mariage. Et les petites filles, qui aiment pourtant tellement les robes qui virevoltent et jouer à la maman, n’ont qu’à bien se tenir. Ni petites princesses ni reines des cœurs : on les préfère aujourd’hui ouvrières, éboueuses, pilotes ou conductrices d’engins de chantier. Des Cendrillon, oui, mais version souillon.