Coup de tonnerre dans le monde de l’éolien – on n’ose pas dire « tempête », encore que les « turbines à vent » cessent aussi bien de fonctionner par calme plat que lorsque l’anémomètre tourne trop vite. Le schéma régional éolien de l’Ile-de-France, qui désignait les 648 communes de la région susceptibles d’accueillir les horribles pylônes, vient d’être annulé par le tribunal administratif de Paris. Comble d’ironie : c’est parce que le plan n’a pas été soumis à une « évaluation environnementale ». Or l’énergie « verte » pollue, à sa manière…
Le schéma régional ne respecte pas le droit européen
En l’occurrence, le diable a porté pierre : c’est le non-respect d’une directive européenne imposant une évaluation en cas de programmes ayant des incidences sur l’environnement qui a motivé l’annulation, alors même qu’au moment où le décret avait été pris par le préfet de région, cette directive n’était pas encore transcrite dans le droit français. Le droit communautaire devait primer en tout état de cause, a estimé le tribunal.
On doit regretter cette préséance du droit supranational sur celui de la France – mais reste à souligner que selon les huit associations plaignantes, certaines constituées pour lutter contre l’implantation des éoliennes industrielles, d’autres vouées à la protection des paysages et du patrimoine culturel, ont soulevé de multiples arguments « nationaux », que le tribunal n’a pas retenus.
Eolien : l’évaluation environnementale s’impose
Par exemple – et c’est révélateur – le fait que l’enquête publique dûment organisée en vue de l’établissement du schéma régional éolien a eu lieu pendant les deux mois d’été, alors que de nombreuses personnes intéressées sont absentes, et qu’elle a été menée alors que le schéma, lui, était quasiment bouclé.
L’Ile-de-France souillée par l’éolien
Ce sont au total quelque 100 à 180 mats éoliens qui devaient être implantés en Ile-de-France d’ici à 2020 : le schéma éolien avait pour objectif d’identifier les zones d’implantation possible en se contentant d’éliminer les zones protégées.
La marche forcée vers la multiplication de ces éoliennes de plus en plus importantes et puissantes, malgré leurs risques pour la santé, a été stoppée par la mobilisation des huit associations représentées par Me Francis Monamy. Il a souligné que l’évaluation environnementale exigée « pourra révéler des problématiques, des enjeux, qui n’avaient pas été identifiés lors de l’élaboration du schéma », en reprenant tout depuis le début.