« Je devais la tuer. Je n’avais pas le choix »

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« Je ne pouvais pas laisser passer ça. Je n’arrivais à penser à rien d’autre. Je devais la tuer. Je n’avais pas le choix. »
 
Pour expliquer pourquoi il a tué sa soeur Tasleem d’une balle dans la tête parce qu’elle avait épousé un chrétien, le Pakistanais Mubeen Rahju a adopté un ton banal, presque patelin lors de son entretien avec l’Associated Press. Le meurtre remonte à août dernier à Lahore. Le mari de sa soeur avait pourtant accepté de se convertir à l’islam pour faire plaisir à la famille, mais ce n’était pas suffisant. Car – est-il utile de le préciser – Mubeen est musulman.
 
Rahju note dans l’interview qu’il avait subi des pressions croissantes de la part de ses voisins et de ses collègues afin de réagir convenablement à la situation déshonorante de sa soeur.
 
Les voisins sont d’ailleurs d’accord : « Je suis fier de cet homme et il a fait ce qu’il fallait en la tuant. Nous ne pouvons pas permettre aux nôtres de se marier en dehors de notre religion. Il a bien agi », a déclaré l’un d’entre eux. Quant au père de la jeune femme, il ne parle que de la honte dont elle a accablé sa famille : sa mort était la seule manière de rétablir l’honneur.
 
Les chrétiens de Lahore vivent aujourd’hui, plus que jamais, dans la peur.