Anne-Marie-Madeleine Thouret, de son nom de naissance, naquit le 16 septembre 1715 à Mouy, au sud-est de Beauvais. Dans sa jeunesse, elle développa un goût particulier pour la danse ; toutes les occasions lui étaient bonnes pour quitter le foyer parental et courir les bals. Toutefois, un événement qu’elle qualifia de « tragique », dont nous ne savons rien, survenu lors d’un bal, lui fit prendre la résolution de n’y plus jamais remettre les pieds.

En 1736, elle entra au Carmel de Compiègne ; elle prit le nom de sœur Charlotte de la Résurrection et prononça ses vœux définitifs cinq ans plus tard. Très dévouée dans ses fonctions, ne ménageant pas sa santé, elle servit tout d’abord dans le couvent comme infirmière, puis comme peintre.

Doyenne du couvent qui comptait 21 religieuses quand éclata la Révolution, en 1789, elle était contrainte de marcher avec une canne en raison de sa mauvaise santé. Elle s’insurgea contre le décret du 13 février 1790 qui supprimait les ordres religieux et refusa, à l’image de ses sœurs, d’abandonner le Carmel.

Le 14 septembre 1792, les carmélites furent expulsées de leur couvent ; elles furent alors accueillies par plusieurs familles de Compiègne et, malgré la surveillance, continuèrent tant bien que mal de vivre clandestinement en communauté. A la demande de leur supérieure, elles firent un acte de consécration par lequel elles s’offraient en sacrifice pour la France.

Sœur Charlotte de la Résurrection fut arrêtée le 23 juin 1794 en envoyée à Paris quelques jours plus tard pour y être jugée sommairement ; son exécution eut lieu le 17 juillet 1794. Elle fut béatifiée par saint Pie X le 27 mai 1906 et canonisée par canonisation équipollente par le pape François le 18 décembre 2024, avec 16 autres martyres carmélites de Compiègne.