Il naquit à Londres le 28 juin 1557, dans une Angleterre secouée par les troubles religieux. Fils aîné de Thomas Howard, duc de Norfolk, et d’une fille du comte d’Arundel, orphelin de mère très jeune, il fut marié par son père en 1569 avec sa demi-sœur, fille de sa marâtre. Après l’exécution de son père en 1572 pour complot contre la reine Elisabeth I, il fut confié à la garde de son oncle, Henry Howard, comte de Northampton. Il perdit alors ses droits sur le duché de Norfolk.
Après des études à Oxford, et protégé de son grand-père Henry FitzAlan, comte d’Arundel, il entra à la cour d’Elisabeth I, dont il fut l’un des favoris. Il mena à cette époque une vie dissolue, délaissant son épouse. En 1578, à la mort de sa tante dont tous les enfants étaient morts en bas âge, il devint l’héritier du comté d’Arundel, dont il prit possession à la mort de son grand-père en 1580.
En 1581, à la Tour de Londres, il assista à un débat entre des théologiens protestants et deux prêtres catholiques : saint Edmond Campion et saint Ralph Sherwin. Impressionné par les arguments catholiques, il se convertit et fut réintégré dans l’Eglise catholique. En 1583, il fut soupçonné de complicité dans le complot de Throckmorton contre Elisabeth I. Il se réconcilia aussi avec sa femme, qui elle aussi retourna au catholicisme.
Fréquentant encore la cour de la reine, il réussit pendant un temps à dissimuler sa foi catholique. Mais au début de l’année 1585, il envisagea de fuir avec sa famille sur le continent, afin de pouvoir vivre sa foi au grand jour. Il fut toutefois trahi par l’un de ses domestiques, arrêté au large de Littlehampton et emprisonné à la tour de Londres le 25 avril 1585, sous l’accusation de haute trahison.
Sur les murs de sa cellule, il écrivit : « Quanto plus afflictiones pro Christo in hoc sæculo, tanto plus gloriae cum Christo in futuro » (« Plus nous endurerons de souffrances pour le Christ en ce monde, plus nous aurons de gloire avec le Christ dans l’autre »). Alors que la reine proposait sa libération et sa réintégration s’il assistait à un office protestant, il répondit : « Dites à Sa Majesté que si ma religion est cause de mes tourments, je regrette de n’avoir qu’une seule vie à offrir à cette noble cause. »
Condamné à mort pour haute trahison le 14 avril 1589, accusé notamment d’avoir prié pour la victoire de l’Invincible Armada en 1588, Philippe subit encore de nombreuses tortures en prison et mourut de la dysenterie le 19 octobre 1595 à la tour de Londres. Reconnu martyr, il fut béatifié par Pie XI le 15 décembre 1929 et canonisé par Paul VI le 25 octobre 1970.











