Un reportage d’Armel Joubert des Ouches
L’histoire est méconnue, elle est pourtant passionnante. Le 6 juin 1944, des dizaines de milliers de soldats alliés abordent la côte et les plages de Normandie. C’est le « D Day ». Omaha Beach, la pointe du Hoc… 4 jours seulement après cette armada, un autre débarquement a lieu. Celui-là ne fait aucun bruit. C’est l’arrivée de 51 journalistes et photographes de presse. Ils travaillent pour des revues, des magazines, des agences de presse. Parmi les plus célèbres, Robert Capa, Ernest Hemingway, Ernie Pyle. Pour héberger tout ce petit monde, il faut trouver un lieu. L’administration américaine va leur trouver le château de Vouilly dans le Calvados. C’est à seulement 16 km au sud-ouest de Vierville-sur-mer, la plage d’Omaha Beach. Les journalistes arrivent sur zone dans la nuit du 9 au 10 juin 1944 puis prennent possession des lieux.
La censure, déjà…
« Tous les articles étaient soumis à la censure », explique Christophe Jamois qui se définit comme un « passeur d’histoire ». Pour être sûrs que rien ne leur échappe – les Américains facilitent le travail des journalistes en les déplaçant en jeep – les articles et photos sont systématiquement contrôlées avant d’être envoyés à leur agence via des camions émetteurs. Parce qu’il ne fallait pas choquer l’opinion américaine et ne montrer que « les bons côtés de la guerre », les photos ne devaient montrer aucun cadavre.
A l’occasion du 80ème anniversaire du débarquement allié, la famille Hamel, propriétaire du château de Vouilly, mais aussi des passionnés d’histoire ont installé à titre temporaire une exposition exceptionnelle : machines à écrire, appareils photos, caméras d’époque. Dans ce reportage, Gilbert Gallez, ancien officier de l’armée explique que Steven Spielberg a utilisé une des caméras d’exposition pour réaliser les premières scènes de la plage dans sa super-production Saving private Ryan, (Il faut sauver le soldat Ryan).