1er janvier : Saint Vincent-Marie Strambi

1er janvier Vincent-Marie Strambi
 

Né à Civitavecchia, dans le Latium, le 1er janvier 1745, fils d’un pieux pharmacien qui l’éleva dans la foi, il fut éduqué par les Franciscains avant de se rendre à Rome pour y étudier la théologie afin de devenir prêtre. D’une constitution fragile, il fut toutefois refusé par les Capucins et les Lazaristes. Avant d’être ordonné prêtre, il fit une retraite dirigée par saint Paul de la Croix, fondateur des Passionistes ; bouleversé par son exemple, il rejoignit cet ordre après son ordination qui eut lieu en 1767.

Reconnu pour ses grandes qualités, tant intellectuelles que spirituelles, il fut nommé un an plus tard recteur du séminaire de Bagnoregio, au nord du Latium. Prédicateur de grand talent, il fut ensuite amené à prêcher de nombreuses retraites dans son diocèse. En 1775, il assista à la mort de saint Paul de la Croix et, après avoir occupé plusieurs fonctions d’importance chez les Passionistes, entreprit de rédiger sa biographie.

Après l’invasion de l’Italie et des Etats pontificaux par les troupes de Napoléon Ier, il fut fait prisonnier en mai 1799. Délivré lors de la libération de Rome, il semble qu’il reçut plusieurs voix au conclave qui suivit la mort du pape Pie VI et qui conduisit à l’élection de Pie VII le 14 mars 1800. En 1801, ce même pape nomma Vincent-Marie évêque de Macerata-Tolentino, dans les Marches : il devint le premier évêque issu des Passionistes. Il faisait preuve d’un grand souci pour les pauvres, mendiant souvent pour eux, et attachait une importance toute particulière à la bonne formation des prêtres dans les séminaires diocésains.

En 1808, les Etats pontificaux furent à nouveau envahis par les armées françaises et annexés à l’Empire. Vincent-Marie refusa de prêter serment de fidélité à Napoléon et fut exilé à Novare, dans le Piémont, puis à Milan, où il fut maintenu en captivité jusqu’au retour d’exil de Pie VII en 1814 ; le pape dit à son propos : « Ce saint homme me bouleverse. » En 1823, alors que sa santé se dégradait, il fut déchargé de ses fonctions épiscopales par Léon XII qui l’appela à Rome auprès de lui et l’installa dans sa résidence, le palais du Quirinal ; le pape fit de lui son conseiller et son confesseur.

A la Noël 1823, Léon XII tomba gravement malade. Vincent-Marie Strambi pria Dieu que sa vie fut prise plutôt que celle du souverain pontife. Il mourut d’une crise d’apoplexie le 1er janvier 1824. Il fut canonisé par Pie XII le 11 juin 1950 : « “Si l’évêque est fidèle aux instructions reçues, c’est-à-dire, par une doctrine sûre et adaptée, il affermit ce qui est faible, s’il combat les désunions, s’il convertit les dépravés, et répand chez tous ceux dont il a la charge le Verbe de vie comme une nourriture d’éternité, si la mort vient à le surprendre persévérant dans ces activités, il obtiendra de Dieu la gloire, comme un économe fidèle et un intendant utile : c’est-à-dire qu’il jouira près de Dieu du bonheur céleste, car il n’y a rien de plus grand ni de meilleur.” Cette pensée de saint Hilaire Nous vient à l’esprit, au moment où Nous désirons célébrer dignement les mérites de Vincent-Marie Strambi, auquel Dieu Nous a permis de décerner les honneurs suprêmes des autels. Jusqu’à la fin de sa vie, en effet, il s’est efforcé, avec soin, et de toutes ses forces, de réaliser heureusement ce que ces paroles expriment et ce qui fait partie des devoirs de la charge pastorale. »