Caius Sollius Modestus Apollinaris Sidonius naquit à Lyon vers le 5 novembre 430, dans une famille aristocratique ; son père, son grand-père ainsi que son arrière-grand-père avaient été préfets du prétoire des Gaules. Sa famille s’était convertie au christianisme quelques décennies avant sa naissance. Il fut particulièrement éduqué à la poésie, surtout à l’école d’Ovide et de Virgile. En 452, il épousa Papianilla, fille du sénateur et futur empereur Avitus : de cette union naquirent au moins trois enfants, un fils et deux filles.
Installé à Clermont, il s’imposa très rapidement comme l’un des plus fameux poètes de son temps. Sa correspondance très fournie révèle des liens avec de nombreux politiciens et lettrés influents de son époque. Il séjourna à la cour du roi wisigoth Théodoric II en 455 ; en 456, son beau-père Avitus, devenu empereur, fit de lui son panégyriste officiel. Avitus fut toutefois renversé la même année, mais le nouvel empereur, Majorien, conserva auprès de lui le poète, si recherché pour sa plume.
Les intrigues de la cour, les assassinats, eurent toutefois raison de la patience de Sidoine, qui se retira dans sa villa de Clermont. Il y demeura pendant sept ans, fréquentant de temps à autres la cour de Théodoric II à Toulouse. Puis, en 467, il rédigea un panégyrique du nouvel empereur Anthémius, qui, pour le récompenser, le nomma préfet de Rome. Confronté à diverses difficultés, notamment des famines, il rentra en Gaule au bout d’un an.
En 468, il prit publiquement la défense de son ami Arvandus, ancien préfet du prétoire des Gaules, accusé de trahison pour avoir enjoint au roi wisigoth Euric d’attaquer Anthémius. La condamnation d’Arvandus pesa lourdement sur la réputation de Sidoine. Malgré cela, il fut élu en 469 évêque de Clermont, et ordonné prêtre l’année suivante. Il participa alors à la défense de la ville contre les troupes wisigothes d’Euric, prouvant au passage sa loyauté.
Mais la prise de la ville par Euric en 475 entraîna l’arrestation et l’emprisonnement de Sidoine Apollinaire pendant deux ans, au terme desquels il s’exila à Carcassonne. Il revint un peu plus tard à Clermont, et se démarqua par sa grande charité envers les pauvres : il leur donnait ses biens, eux les vendaient, sa femme les rachetait et il les distribuait à nouveau. Il mourut à Clermont, un 21 ou un 23 août, vers l’an 489.