Né à Cutting, en Lorraine, le 27 janvier 1730, sixième d’une famille de 13 enfants, d’une grande piété, il apprit les rudiments du latin auprès d’un de ses frères, séminariste, qui mourut en 1744. Après avoir terminé son parcours scolaire, il étudia la philosophie chez les jésuites à Strasbourg et entra au séminaire à Metz en 1751 ; il fut ordonné prêtre le 9 mars 1754.
D’un grand zèle apostolique, alors qu’il était vicaire à Metz, il se chargeait de la direction spirituelle des paroissiens des villages environnants. Pour pourvoir à l’éducation des filles pauvres privées d’accès à l’école, il fonda les Sœurs de la Divine Providence en 1767. Toutefois, accusé de rigidité et même de rigorisme, il fut écarté de ses fonctions et fut accueilli quelques temps à l’abbaye de Saint-Dié, où lui fut confiée la direction d’un petit séminaire.
Après un bref retour dans la région de Metz, durant lequel il prêcha plusieurs retraites, porté par un élan missionnaire il rejoignit en 1769 le séminaire des Missions étrangères de Paris. Débarqué en Chine, il fut nommé en 1773 provicaire au Sichuan, où il évangélisa sans relâche, n’étant interrompu que lorsqu’il était emprisonné par les autorités qui persécutaient les chrétiens. En 1782, il fonda les Vierges chrétiennes, sur le modèle des Sœurs de la Divine Providence.
Malade, épuisé, Jean-Martin Moyë rentra en France en 1784. Il prêcha encore plusieurs missions en Alsace et en Lorraine, avant d’être contraint en 1791, durant la Révolution, de s’exiler à Trêves. C’est dans cette ville qu’il mourut, le 4 mai 1793, de la fièvre typhoïde qu’il avait contractée en se dévouant au soin des malades. Il fut béatifié par Pie XII le 21 novembre 1954.