Il naquit le 23 janvier 1350 en Espagne, à Valence. Fils de notaire, il entra à vers 1367 dans l’ordre dominicain. Il écrivit plusieurs traités avant d’être ordonné prêtre en 1379 ; docteur en théologie, matière qu’il enseigna, il était doué de grandes qualités d’orateur, qu’il mettait au service de son érudition remarquable.
Grand prédicateur, il prêcha dans toutes l’Europe, attirant de grandes foules autour de lui, et les pressant de s’en remettre sans différer à la miséricorde divine, selon ce verset de l’Apocalypse : « Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; adorez Celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources des eaux » (Ap, XIV, 7). Il prêcha aussi la Bonne Nouvelle aux juifs, obtenant la conversion d’un certain nombre d’entre eux.
Vincent Ferrier fut aussi très proche du cardinal Pedro de Luna, qui devint en Avignon l’antipape Benoit XIII. Il fut son confesseur et contesta la légitimité du pape de Rome Urbain VI dans son traité De moderno ecclesiae schismate. Fidèle à l’Eglise et soucieux de l’unité des chrétiens, il reconnut toutefois la légitimité d’Urbain VI en 1416.
Missionnaire infatigable confronté à la guerre de Cent Ans et au Grand Schisme d’Occident, grand thaumaturge (873 miracles furent reconnus authentiques en vue de sa canonisation), Vincent Ferrier mourut d’épuisement et de maladie, à Vannes, le 5 avril 1419, au terme d’un carême qu’il prêchait dans cette ville. Il fut canonisé par Calixte III, le 29 juin 1455. Le pape Pie XII lui dédia sa lettre apostolique Cum quintum saeculum (16 juin 1955).