Philippe de las Casas Ruiz naquit à Mexico le 1er mai 1572, de parents tout juste arrivés d’Espagne. Enfant turbulent, sa nounou déclara un jour, voyant un figuier mort dans le jardin familial, qu’il serait saint le jour où l’arbre verdirait à nouveau.
Jeune homme, il entra chez les Franciscains, mais abandonna après peu de temps ; il fut alors envoyé à l’étranger par son père pour faire du commerce. Bien qu’il menât désormais une vie mondaine, il s’interrogeait toujours quant à sa vocation, et, à Manille, il entra à nouveau chez les Franciscains, en 1590, cette fois définitivement. Il prit le nom de Philippe de Jésus.
Après quelques années, le 12 juillet 1596, en vue de son ordination sacerdotale, il s’embarqua pour le Mexique, le siège épiscopal de Manille étant vacant. Mais son navire fut pris dans une tempête et poussé vers les côtes du Japon. Le navire, qui transportait d’autres religieux et quelques armes, fut confisqué par les autorités locales, qui le considérèrent à tort comme le signe d’une prochaine invasion.
Philippe se rendit alors à Méaco (aujourd’hui au centre de Kyoto), où se trouvait un couvent de missionnaires franciscains. Accusé d’être un agent préparant une future invasion, il fut arrêté le 8 décembre 1596. Le 5 février 1597, avec 25 autres chrétiens, il fut emmené sur une colline de Nagasaki, où il fut crucifié et percé de deux coups de lance. A la même heure, le figuier de son enfance verdit.
Les dernières paroles de Philippe furent : « Notre vie n’est pas entre nos mains, mais en celles de Dieu. » Béatifié par Urbain VIII le 14 septembre 1627, il fut canonisé, ainsi que ses 25 compagnons, par Pie IX le 8 juin 1862 ; il devint ainsi le premier saint mexicain.