Marcellin Joseph Benoît Champagnat naquit le 20 mai 1789 à Marlhes, au sud de Saint-Etienne, dans une famille nombreuse de paysans. Très pieux, ayant reçu une bonne éducation religieuse de la part de ses parents et d’une de ses tantes, religieuse, malgré les difficultés liées à la Révolution, et ayant gagné un peu d’argent comme pâtre, il entra au petit séminaire de Verrières-en-Forez en octobre 1805 puis au grand séminaire de Saint-Irénée à Lyon en novembre 1813.
Durant sa formation, il rencontra notamment saint Jean-Marie Vianney. Avec d’autres séminaristes, il rejoignit un groupe informel désireux de former une structure dédiée à la Vierge Marie. Il fit alors part à ses confrères d’un projet qu’il mûrissait depuis quelques temps : un groupe de frères enseignants dédié à la catéchèse et à l’éducation des enfants pauvres des campagnes. Ordonné prêtre le 22 juillet 1816, il se mit sous la protection de la Vierge Marie avant d’être envoyé comme vicaire à La Valla-en-Gier, à l’est de Saint-Etienne.
Prêtre austère et dévoué à ses ouailles, il entreprit de restaurer la piété de ses paroissiens. Pour mener à bien son projet d’enseignement, il acheta une maison proche de son presbytère dans laquelle il installa deux premiers frères le 2 janvier 1817, fondant ainsi les Frères maristes des écoles. Il fit ensuite venir un instituteur afin de former les frères à l’enseignement ; l’école fondée s’agrandit rapidement, et, dès 1818, Marcellin obtint de pouvoir quitter le presbytère pour s’installer avec sa nouvelle communauté dont il devint le directeur spirituel.
Plusieurs établissements furent fondés aux alentours dans les années qui suivirent, plusieurs novices venant renforcer l’œuvre. En 1825, Marcellin, qui avait pris pour devise « Tout à Jésus par Marie », obtint d’être relevé de sa charge de vicaire pour se consacrer entièrement aux Frères maristes. Il fit alors bâtir un noviciat non loin de Saint-Chamond, destiné à accueillir 150 personnes, qui se révéla vite trop petit et dut être agrandi à plusieurs reprises.
Pendant les années qui suivirent, Marcellin employa son temps à développer son œuvre et à lui fournir des règles religieuses, qui furent achevées en 1837. En parallèle, il travailla à rattacher son œuvre à la Société de Marie (les Maristes) fondée par son ami l’abbé Jean-Claude Colin en 1822 et reconnue par Grégoire XVI le 29 avril 1836. Les frères maristes des écoles furent finalement intégrés à la Société en avril 1842.
Marcellin Champagnat mourut d’un cancer le 6 juin 1840, laissant notamment ces mots dans son testament spirituel : « Qu’il n’y ait parmi vous qu’un même cœur et un même esprit. Qu’on puisse dire des Petits Frères de Marie comme des premiers chrétiens : voyez comme ils s’aiment ! » Béatifié par Pie XII le 29 mai 1955, il fut canonisé par Jean-Paul II le 18 avril 1999 :
« “Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous expliquait les Ecritures ?” Ce désir brûlant de Dieu qui habitait les disciples d’Emmaüs se manifesta vivement chez Marcellin Champagnat, qui fut un prêtre saisi par l’amour de Jésus et de Marie. Grâce à sa foi inébranlable, il est resté fidèle au Christ, même dans les difficultés, au milieu d’un monde parfois dénué du sens de Dieu. Nous sommes appelés, nous aussi, à puiser notre force dans la contemplation du Christ ressuscité, en nous mettant à l’école de la Vierge Marie.
« Saint Marcellin annonça l’Evangile avec un cœur tout brûlant. Il fut sensible aux besoins spirituels et éducatifs de son époque, spécialement à l’ignorance religieuse et aux situations d’abandon que connaissait particulièrement la jeunesse. Son sens pastoral est exemplaire pour les prêtres : appelés à proclamer la Bonne Nouvelle, ils doivent être également pour les jeunes, qui cherchent un sens à leur existence, de véritables éducateurs, accompagnant chacun d’entre eux sur la route et leur expliquant les Ecritures. Le Père Champagnat est aussi un modèle pour les parents et les éducateurs, les aidant à porter un regard plein d’espérance sur les jeunes, à les aimer d’un amour total, qui favorise une véritable formation humaine, morale et spirituelle.
« Marcellin Champagnat nous invite aussi à être des missionnaires, pour faire connaître et aimer Jésus-Christ, comme le firent les frères maristes jusqu’en Asie et en Océanie. Avec Marie pour guide et pour Mère, le chrétien est missionnaire et serviteur des hommes. Demandons au Seigneur d’avoir un cœur aussi brûlant que Marcellin Champagnat, pour le reconnaître et pour être ses témoins. »