Il y a 70 lobbyistes par parlementaire européen

70 Lobbyistes Parlementaire Européen
 

Autrement dit, 70 personnes accréditées travaillent à influencer l’opinion de chacun des 705 élus. C’est un chiffre minimal, officiel et vérifiable sur le site même du parlement, dans le « registre de transparence » mis à jour chaque année depuis 2011. Tous les lobbyistes ne sont pas tenus de s’enregistrer, mais la plupart le font, car cela leur donne des avantages, un badge gratuit de libre accès, des invitations à intervenir dans les auditions publiques des commissions, et à participer aux activités des intergroupes et groupements non officiels des parlementaires européens. Selon le Journal officiel de l’Union européenne, le lobbying recouvre les « activités exercées par les représentants d’intérêts dans le but d’influencer l’élaboration ou la mise en œuvre des politiques ou de la législation, ou les processus décisionnels des institutions signataires ou d’autres institutions, organes et organismes de l’Union ». Ce qui peut comprendre toutes sortes de corruptions, financières ou autres, et de tromperies, mais constitue aussi pour les parlementaires une source d’information non négligeable.

 

50.000 lobbyistes divisés par 705 égalent 70

Notons qu’il peut s’agir de représentants d’entreprises industrielles, commerciales et financières, mais aussi d’associations de toutes sortes et d’ONG, y compris écologistes. On arrive au chiffre de 70 de la manière suivante. En 2021, 12.489 associations étaient enregistrées. 49.039 personnes exerçaient la profession de lobbyistes auprès des parlementaires européens, dont 1.594 avaient libre accès aux bâtiments, pour un équivalent de 24.703 emplois à temps plein. Si l’on divise 49.000 par 705 (le nombre des parlementaires), on arrive à peu près à 70. C’est beaucoup, et le registre de transparence ni les règles strictes qui encadre le lobbying n’empêchent la corruption, témoin le Qatargate, tentative réussie du Qatar de corrompre une partie des parlementaires européens, au cours duquel de grosses sommes en liquide ont été saisies, et qui a mené la vice-présidente grecque à démissionner.

 

La solution : un parlementaire européen honnête et sagace

C’est ce qui a poussé Manon Aubry, députée européenne de la France insoumise à dénoncer l’influence des lobbys – et les médias à insister sur la circulation d’argent liquide pendant le Qatargate. Il faut rester prudent sur cette question. La morale y sert à réprimer la liberté : la corruption, le blanchiment d’argent, les trafics divers, sont invoqués par exemple pour réclamer la suppression du liquide. Et cela pose le problème à l’envers : le problème n’est pas le lobbyiste mais le parlementaire malhonnête. Car ce qu’on appelle lobbying a aussi une utilité : par son mode d’élection et de travail, le parlementaire européen est coupé de toute réalité locale. Les 50.000 personnes qui travaillent à l’influencer lui donnent accès à une information qu’il n’aurait jamais sans elles. A lui de discerner le vrai du faux. Le nombre de lobbyistes n’importe pas, si l’on élit des parlementaires européens honnêtes, sagaces et travailleurs. On pourrait ajouter : politiquement formé et responsable. Car les principaux errements du PE sont dus à sa soumissions aux lobbys idéologiques, qui l’ont transformé en laboratoire du mondialisme arc-en-ciel.

 

Pauline Mille